LES DROITS (2)Il est certain que l'Islam n'a pas inventé la poly- gamie. Tout ce qu'il a fait, c'est d'y mettre des restrictions. Il lui a prescrit des limites maximales. Il a posé des conditions pour la pratique de la polygamie, laquelle existait chez la plupart des peuples qui ont embrassé l'Islam. Ces peuples ont été seulement contraints de se conformer aux conditions qu'il a posées à sa pratique. Christenson écrit dans son livre : "L'Iran à l'Epoque Sassanide" : «La polygamie était considérée comme la base de la famille. Le nombre de femmes qu'un homme pouvait avoir dépendait pratiquement de ses moyens. Les gens pauvres n'étaient pas à même d'avoir plus d'une femme en règle générale. Le chef de la famille avait, en tant que tel, des droits spéciaux. L'une des épouses était considérée comme la favorite, et jouissait de pleins droits. D'autres femmes étaient traitées en simples servantes. Les droits légaux de ces deux catégories d'épouses étaient largement différents. Les filles esclaves étaient inclues parmi les femmes servantes. On ne sait pas combien de favorites un seul homme pouvait avoir. Mais d'après les comptes rendus des tribunaux, il y avait des hommes qui avaient plus d'une favorite. Chacune de ces favorites portait le titre de "la maîtresse de la maison", et possédait une maison indépendante. Le mari avait l'obligation, pendant toute sa vie, de pourvoir aux dépenses de sa favorite et de prendre soin d'elle. Chaque fils [de la favorite] jusqu'à l'âge de la puberté, et chaque fille jusqu'à l'âge du mariage, jouissaient de ces mêmes droits. Quant aux épouses de la catégorie des servantes, seuls leurs fils (et non leurs filles) avaient le droit de vivre à la charge de leur père.» Saîd Nafîcî écrit, dans son "Histoire sociale de l'Iran depuis la chute des Sassanides jusqu'à la chute des Omayyades" : «Le nombre de femmes avec lesquelles un homme pouvait se marier était illimité, et d'après les documents grecs, il y avait parfois plusieurs centaines de femmes dans la maison d'un homme». Citant un historien romain, Montesquieu écrit : «Beaucoup de philosophes romains, qui étaient persécutés par les Chrétiens pour leur refus d'embrasser le Christianisme, s'enfuirent de Rome et se réfugièrent chez le Roi iranien Khosrow Parwiz. Là ils furent surpris de voir que non seulement la polygamie était légale dans ce pays, mais que les hommes iraniens avaient aussi des liaisons avec les femmes des autres.» Il est à préciser que lesdits philosophes romains s'étaient réfugiés en fait au palais du Roi perse Anûchirwân, et non Khosrow Parwiz, comme l'a écrit Montesquieu, à cause d'une méprise sans doute. Pendant l'ère pré-islamique, les Arabes pouvaient avoir un nombre illimité de femmes. C'est l'Islam qui en a limité le nombre maximum. Cela a créé évidemment des problèmes pour ceux qui avaient jusqu'à dix femmes et qui, en embrassant l'Islam, étaient contraints de se séparer de six d'entre elles. Il ressort clairement de ce qui précède que la polygamie n'est nullement une invention de l'Islam. L'Islam n'a fait que la restreindre. En tout cas, il ne l'a pas abolie totalement. Dans les chapitres suivants, nous discuterons des causes des facteurs qui ont concouru à la naissance de cette coutume, et nous expliquerons pourquoi l'Islam ne l'a pas abolie. Nous discuterons également des raisons qui ont conduit à la fois les hommes et les femmes à s'opposer à la polygamie.
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