LES DROITS (2)Nous ne savons pas si c'est vraiment leur conception du problème ou s'ils ne savent pas réellement que la polygamie a résulté d'un problème social qui a assigné une lourde responsabilité aux hommes et femmes mariés et auquel aucune autre solution que la polygamie n'a pu être trouvée. Fermer les yeux devant le vrai problème et lancer des slogans tels que : "vive la monogamie" et : "à bas la polygamie" ne sert à rien. Ne savent -ils pas que la polygamie fait partie des droits de la femme et non des droits de l'homme ? Elle n'a rien à voir avec l'égalité entre l'homme et la femme. Il est ridicule de dire qu'il est aussi difficile pour une femme d'accepter la polygamie que pour un homme d'accepter des rivaux dans sa vie conjugale. Outre le fait que cette comparaison est erronée, il semble que ces messieurs ne sachent pas que le monde occidental actuel, dont l'éclat les a si fortement éblouis, exige en fait du mari qu'il accepte les relations amoureuses de sa femme et tolère l'existence de rivaux. Il désapprouve toute interférence de la part du mari dans de telles relations, et la considère comme un acte de jalousie et de fanatisme déplacé. Nous aimerions que nos jeunes gens aient une connaissance plus profonde de ce qui est en train de se passer en Occident. Etant donné que la polygamie est le produit d'un problème social, et non de l'instinct de l'homme, il est évident que dans une société où les femmes n'ont pas une majorité numérique, elle doit disparaître automatiquement, ou tout au moins se réduire à la portion congrue. Mais il ne serait pas convenable de la bannir même dans de telles circonstances, si de telles circonstances il y a. La prohibition légale de la polygamie n'est ni suffisante ni appropriée, car la disparition ou l'interdiction totale de la polygamie nécessite : 1 - L'existence de la justice sociale, d'un travail et d'un revenu suffisant pour tout homme désireux de se marier, afin qu'il puisse fonder une famille. 2 - La liberté pour la fille de choisir le mari qu'elle désire, afin que son père ou son frère ne lui imposent pas de force le mariage avec un homme riche. Il est évident qu'une fille ayant la liberté de choisir elle-même son futur mari, et l'occasion de se marier avec un garçon célibataire, ne penserait jamais à épouser un homme marié, car ce sont les tuteurs de la fille qui la vendent aux hommes riches mariés. 3 - La diminution, autant que possible, des facteurs d'excitation sexuelle dans la société, tels que nous les voyons de nos jours. Car les motifs de l'excitation et de la séduction attirent même la femme mariée et la font sortir du foyer conjugal pour se jeter dans les maisons des étrangers. Que dire alors d'une fille célibataire ! Si donc la société veut préserver le système de monogamie, elle doit s'efforcer de poser les fondements de ces trois facteurs, autrement, l'interdiction légale de la polygamie ne déboucherait que sur l'ouverture totale de la porte de la débauche.
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