CHIISME DANS L’ISLAMLes ismaéliens affirment qu'Adam fut envoyé comme Prophète, investi du pouvoir de la prophétie et de direction ésotérique (walâyat) et qu'il eut sept exécuteurs testamentaires dont le septième était Noé, qui cumula les trois fonctions de «nubuwat», «wasâyat» et «walayat». Abraham fut le suptième exécuteur testamentaire (wasi) de Noé: Moise le septième wasi d'Ahraham, Jésus le septième wasi de Moise, Mohammad le septième wasi de Jésus, et Mohammad Ibn Ismail le septième wasi de Mohammad. Ils considèrent que les wasis du Prophètesont : Ali, Hussein Ibn Ali (ils ne comptent pas Hassan au nombre des Imams), Ali ibn Hussein Al-Sadjdjad, Mohammad Baqir, Dja'far al Sâdiq, Ismail Ibn Dja'far et Mohammad Ibn Ismail. Après cette série, il y a sept descendants de Mohammad Ibn Ismail dont les noms sont cachés et secrets. Après eux, viennent les sept premiers maitres du califat fatimide d'Egypte dont le premier, Ubaydallah al Mahdi fut le fondateur de la dynastie fatimide. Les ismaéliens croient aussi qu'en plus de la «Preuve de Dieu», il y a toujours douze «chefs» (naqib) présents sur la terre : ce sont les compagnons et les disciples privilégiés de la «Preuve». Cecrtaines branches des Bâtinis, toutefois, à l'exemple des Druzes, croient que six de ces «chefs» sont du nombre des Imams et six du nombre des autres hommes. 4- Les Bâtinis En l'an 278/891, quelques années avant l'apparition de Obayydalah al Mahdi, en Afrique du Nord, apparut à Koufa un inconnu originaire du Khuzistan (au sud de la Perse) qui ne révéla jamais son nom ni son identité. Il jeûnait le jour, priait la nuit et vivait du fruit de son labeur. De plus, il invitait les gens à rejoindre la cause ismaélienne et réussit à rassembler beaucoup de monde autour de lui. II choisit parmi eux, douze «chefs» (naqib) et partit pour Damas. Après son départ de Koufa, on n'entendit plus jamais parler de lui. Cet inconnu fut remplacé par Ahmad, connu sous le nom de «qarmate»; celui-ci commença à propager les enseignements bâtinis en Irak. Les historiens rapportent qu'il institua deux prières quotidiennes au lieu des cinq prières coraniques, leva l’obligation de la grande ablution (ghusl) après les relations sexuelles et permit la consommation du vin. D'autres chefs bâtinis, apparurent à la même époque pour appeler le peuple à rejoindre leur cause et rassemblèrent des groupes de partisans. Les bâtinis n'avaient aucun respect pour la vie et les biens de ceux qui n'appartenaient pas à leur groupe. De ce fait, ils provoquèrent des soulèvements dans les villes d'Irak, de Bahrain, du Yémen et de la Syrie, versant le sang des gens et confisquant leurs biens. Souvent, ils arrêtaient les caravanes de pèlerins de la Mecque, tuant des dizaines de milliers de pèlerins et pillant leurs chameaux et leurs provisions. Abu Tâhir le qarmate, l'un des chefs qannates qui avait conquis Basorah en 311/923, après avoir tué et pillé, se mit en route pour la Mecque en 317/929, avec un grand nombre de bâtinis. Après avoir brisé la résistance des troupes gouvernementales, il entra dans la ville sainte, massacrant la population et les pèlerins qui venaient d'y arriver. II fit couler des torrents de sang jusque dans la Mosquée sacrée contenant la Ka'bah, et dans la sainte Kabah elle-même. II partagea le voile de la Ka'bah entre ses disciples, défonça la porte de la Kabah et enleva la pierre noire pour l'emporter au Yémen. Pendant vingt-deux ans, la pierre noire resta entre les mains des qarmates. A la suite de ces actes, la majorité des musulmans se détourna complètement des bâtinis et les mit au ban de l'Islam. Même Ubaydallah al Mahdi, le gouverneur fatimide, qui apparut en ces temps là en Afrique du Nord, et qui se considérait comme le Mahdi attendu, les détestait. Selon les historiens, le caractère distinctif de l'école bâtini réside dans l'interprétation ésotérique des aspects extérieurs de l'Islam et l'opinion selon laquelle les injonctions littérales de la shari'at sont destinées aux gens simples et de petite intelligence, denués de perfection spirituelle. Pourtant, les Im'ams des bâtinis ordonnèrent parfois que certaines règles ou certaines lois fussent pratiquées et respectées. 5-Les Nizaris, Mustalis, Druzes et Muqanna'ah
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