CHIISME DANS L’ISLAMAprès une récapitulation et un jugement, il est appelé soit à une vie de félicité, soit à une vie de souffrance qui dure le temps déterminé par le jugement. II continue durant cette nouvelle vie à attendre le jour de la résurrection générale. La condition de l'homme dans la vie de l'état intermédiaire (le purgatoire) est très semblable à la condition d'une personne ayant été appelée devant une institution judiciaire pour répondre des actes qu'elle a commis. Elle est interrogée jusqu'à ce que son dossier soit complet. Ensuite elle attend que le jugement final et décisif soit proclamé. L'esprit de l’homme, dans l'état intermédiaire, possède la même forme qu'il avait pendant sa vie dans ce monde (2). S'il s'agit d'un homme de vertu, il vit dans le bonheur et la bonté, à proximité de ceux qui sont purs et proches de la Présence divine. S'il s'agit d'un homme mauvais, il vit dans l'afflictiori et la souffrance et en compagnie des forces démoniaques et des «guides de ceux qui errent». Dieu Très-Haut a dit au sujet de la condition d'un groupe faisant partie de ceux qui sont dans la félicité : « Ne crois surtout pas que ceux qui sont tués dans le chemin de Dieu sont morts. Ils sont vivants! Ils seront pourvus de biens auprès de leur Seigneur; ils seront heureux de la grâce que Dieu leur a accordée. Ils se réjouissent parce qu'ils savent que ceux qui viendront après eux et qui ne les ont pas encore rejoints n'éprouveront plus aucune crainte, et qu'ils ne seront pas affligés. Ils se réjouissent d'un bienfait et d'une grâce de Dieu; Dieu ne laisse pas perdre la récompense des croyants» (Coran III, 169-171). Et décrivant la condition de ceux qui, dans la vie de ce monde, ne font pas un usage légitime de leurs richesses et de leurs possessions, il dit : « Lorsque la mort approche de l'un d'eux, il dit : mon Seigneur! Qu'on me renvoie sur la terre, peut-être, alors, accomplirais-je une œuvre bonne parmi les choses que j'ai délaissées»; Non!... C'est là , seulement une parole qu'il a prononcée; une barrière se trouve derrière les hommes jusqu'au jour où ils seront ressuscités» (Coran XXIII, 99-100). 5- Le Jour du Jugement - La Résurrection Parmi les textes sacrés, le Coran est seul à traiter en détail du Jour du Jugement. Alors que la Torah le passe sous silence et que les Evangiles n'y font qu'allusion, le Coran mentionne le Jour du Jugementen des centaines d'endroits, sous des noms différents. II décrit la fatalité de ce jour pour l’humanité, parfois brièvement, parfois en détail. II rappele en plusieurs endroits à l'humanité que la croyance au Jour de la Rétribution (Jour du Jugement) est d'égale importance que la foi en Dieu et constitue un des trois principes de l'Islam. II rappele que celui qui n'a pas cette foi, c'est-à -dire celui qui nie la Résurrection, est au ban de l'Islam et n'a d'autre destinée que la perdition éternelle. Et ceci constitue le cœur du sujet, car s'il n'y avait pas de rétribution divine, s'il n'y avait aucune récompense ni punition, le message religieux, qui tient en un ensemble de décrets divins, de commandements et d'interdits, serait sans effet. Ainsi l'existence ou la non existence de la prophétie et de la mission religieuse reviendrait au même, En fait, sa non existence serait préférable à son existence, car accepter une religion et suivre les règles de la Loi divine n'est possible qu'en admettant des restrictions et la perte de ce qui apparait comme « liberté ». Si s'y soumette devait rester sans effet, les hommes ne l'accepteraient jamais et n'abandonneraient jamais leur liberté naturelle d'action. II en résulte que le rappel du Jour du Jugement équivaut au principe même de l'appel religjeux. De cette conclusion, il appert que la foi au Jour de la Rétribution est le facteur principal qui pousse l'homme à accepter la nécessité de la vertu et de l'abstention des péchés graves et des vices, de même qu'oublier ou manquer d'avoir foi au Jour du Jugement est la racine essentielle de tout acte mauvais et de tout péché. Dieu Très-Haut dit dans son Livre : «Ceux qui s'égaient loin du chemin de Dieu subiront un terrible châtiment pour avoir oublié le Jour du Jugement» (Coran XXXVIII, 26). Comme le montre ce verset sacré, l'oubli du Jour du Jugement est considéré comme la racine de toute déviation. La réflexion sur le but de la création de l’homme et de l'univers, ou sur le but et la fin des lois divines, rend évident le fait qu'il y aura un Jour du Jugement. Quand nous réfléchissons sur la création, nous voyons qu'il n'y a pas d'action (qui nécessairement est aussi une sorte de mouvement) sans une fin et un but déterminés. Jamais l'action, considérée indépendamment et en elle-même, ne constitue une fin. Même dans les actions qui, a-priori, semblent dépourvues de toute intention, telles les actions instinctives ou le jeu des enfants, etc... si nous les regardons de près, nous y découvrirons des intentions conformes aux types d'action en question. Dans les actions instinctives, qui sont généralement une forme de mouvement, la fin vers laquelle tend le mouvement est l'intention et le but de l'action. Dans le jeu des enfants, il y a une fin imaginaire qui constitue le but du jeu. La création de l'homme et du monde est l’action de Dieu. Et Dieu ne peut pas réaliser un acte insensé et sans but tel que créer, nourrir, reprendre la vie, et en suite recommencer, c'est-à -dire créer et détruire sans qu'existe une fin immuable et un but permanent poursuivi dans ces actes. II doit nécessairement y avoir un but permanent dans la création du monde de l'homme. Bien sûr, le bénéfïce n'ajoute rien à Dieu qui est au-dessus de tout besoin, mais plutôt aux créatures elles-mêmes. On doit donc dire que le monde et l’homme sont dirigés vers une réalité permanente et un degré d'être plus parfait qui ne connait ni annihilation ni corruption.
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