CHIISME DANS L’ISLAMEn un autre endroit, il est dit, en réponse à ceux qui doutent du jour de la résurrection et qui demandent comment il est possible au corps humain, qui se désintègre après la mort et dont les éléments sont dispersés et perdus, de passer par une nouvelle création et de redevenir l’homme originel : « L'Ange de la mort auqeul vous êtes confiés vous recueillera; puis vous serez ramenés vers votre Seigneur » (Coran XXXII, 11). Cela signifie que « votre corps se désintègre après la mort et est perdu parmi les particules terrestres, mais vous-mêmes, c'est-à -dire votre esprit, a été enlevé à votre corps par l'Ange de la mort et demeure protégé près de Nous ». A côté de tels versets, le Coran, dans une explication claire, exprime l'immatérialité de l'esprit en lui-même quand il affume : « Ils te questionneront au sujet de l'esprit. Dis : l'esprit procède du commandement de mon Seigneur » (Coran XVII, 85). Ailleurs, expliquant Son Ordre (amr) Il dit: «Tel est, en vérité, Son Ordre : quand il veut une chose, il lui dit : Sois! et elle est. Gloire à celui qui détient en sa main la royauté de toute chose!» (Coran XXXVI, 82-83). Le sens de ces versets est que l'Ordre de Dieu dans la création des choses n'est pas graduel ni limité aux conditions spatiotemporelles. II en résulte que l'esprit qui n'a d'autre réalité que l'Ordre de Dieu n'est pas matériel et ne possède, en soi, aucune des caractéristiques matérielles : il n'est doué ni de divisibilité, ni de changement et ni de situation dans le temps et l'espace. 2- Discussion sur l 'esprit à partir d 'une autre perspective La réflexion spéculative confirme l'opinion du Coran au sujet de l'esprit. Chacun de nous est conscient d'une réalité en lui-même, qu'il interprète comme étant son «moi», et cette conscience existe continuellement en l'homme. L’homme oublie parfois sa tête, ses mains, ses pieds, ses autres membres ou même son corps entier; mais tant que son «moi» existe, la conscience du «moi» ne le quitte pas. Cette perception ne peut être divisée ou analysée. Bien que le corps de l'homme subisse continuellement des changements et des transformations, se déplate dans l'espace et traverse divers instants temporels, la réalité du «moi» demeure fixe. Elle ne connait aucun changement ni transformation. II est clair que si le «moi» était matériel il posséderait les caractéristiques de la matière : divisibilité, changement et situation dans l'espace et le temps. Le corps possède toutes les caractéristiques de la matière, et de par la relation entre l'esprit et le corps, ces caractéristiques sont considérées comme appartenant à l'esprit. Mais pour peu que nous réfléchissions, il devient évident que tel instant du temps, tel point de l'espace, telle forme, telle direction, tel mouvement, tout cela sont des caractéristiques du corps. L'esprit en est affranchi, chacune de ces déterminations n'atteignant l'esprit que par la médiation du corps. Le même raisonnement peut être appliqué, en sens inverse, à la conscience et à la connaissance, qui sont des caractéristiques de l'esprit. II est clair que si la connaissance était une qualité matérielle, elle comporterait la divisibilité, supporterait l'analyse selon les conditions matérielles, et serait déteiminée par l'espace et le temps. II va sans dire que ce débat intellectuel pourrait se prolonger et que plusieurs questions s'y rapportant ne peuvent être examinées dans le présent contexte. La brève discussion présentée ici n'est qu'un résumé de la croyance islamique au sujet du corps et de l'esprit. On trouvera une discussion complète dans d'autres ouvrages de philosophie musulmane. 3- La mort, du point de vue islamique Bien qu'une vue superficielle considère la mort comme une annihilation de l'homme et voit la vie humaine comme consistant en quelques jours situés entre la naissance et la mort, l'Islam interprète la mort comme le transfert de l’homme d'un stade de vie à un autre. Selon l’islam, la vie de l’homme est éternelle. La mort, qui est la séparation de l'esprit et du corps, introduit l'homme dans un autre état de vie, dans lequel la félicité ou le malheur dépendent des actions bonnes ou mauvaises accomplies durant la vie d'ici-bas. Le Prophète a dit: «Vous avez été créés pour subsister, non pour être anéantis. Ce qui arrivera, c'est que vous serez transportés d'une demeure à une autre». (1) 4- Le Purgatoire On peut déduire du livre sacré et des hadiths du Prophète qu'entre la mort et la résurrection générale, l'homme jouit d'une vie limitée et ,temporaire, qui constitue un état intermédiaire (barzakh) et un lien entre la vie de ce monde et la vie éternelle. Après la mort, l’homme subit un interrogatoire individuel au sujet des croyances qu'il a adoptées, ainsi que des bonnes et mauvaises actions qu'il a accomplies durant cette vie.
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