CHIISME DANS L’ISLAM



5- Certaines figures intellectuelles remarquables du shi'isme

a) Thiqat al islam Mohammad ibn Yaqub Kulayni (m. 329/940) est la première personne au sein du shi'isme, à avoir séparé les hadiths shi'ites des livres appelés «Principes» (Usul) et à les avoir classés et organisés selon les chapitres de la jurisprudence et les articles de foi (chacun des savants shi'ites du hadith avait rassemblé les paroles qu'il avait recueillies des Imams en un livre appelé Asl ou «principe»). Le livre de Kulayni, connu sous le titre de «Kafi», se divise en trois parties: Principes, Branches et articles divers, et contient 16.199 hadiths. II constitue le livre de hadiths le plus célèbre et le plus digne de fois connu dans le monde shi'ite.

Trois autres ceuvres complètent le Kafï. Ce sont le livre du juriste cheikh Saduq Mohammad Ibn Babeviyh Qommi,(m. 381/991) et les livres «Kitab el Tahdhib» et «Kitab al Istibsar», tous deux du cheikh Mohammad Tussi (m. 460/1068).

b)  Abul qasim Jafar Ibn Hassan Ibn Yahya Hilli (m. 676/1277),
connu comme le Mohaqqiq, fut un génie remarquable en jurisprudence. II
est considéré corrune le plus éminent juriste shi'ite. Parmi ses chefs-d'ceuvies,

Il y a le «Kitab-i-mukhtasar-i-nafi» et le «Kitab Sharayi» qui depuis sept cents ans n'ont cessé d'être considérés avec grand intérêt et émerveillement par les juristes shi'ites.

A la suite de Mohaqqiq, nous devons mentionner Shahid-i-Awwal Shams al Din Mohammed Ibn Makki, qui fut tué à Damas en 786/1384, aprês avoir été accusé de professer le shi'isme. Parmi ses chefs-d'oeuvres juridiques figure le Lumah-i-Dimashqiyah qu'il écrivit en prison en sept jours. Nous devons également mentionner le cheikh jafar Kashif al Ghita Nadjafi (m. 1227/1809) auteur, parmi d'autres ouvrages juridiques remarquables, du «Kitab Kachf al Ghita».

c)  Le Cheikh Mortada Ansari Shushtari (m. 1281/1864) réorganisa la science  des principes  de jurisprudence sur de nouveaux fondements et formula les principes pratiques de cette science. Pendant plus d'un siècle, son école a été suivie diligemment par les savants shi'ites.

d)  Khadjah Nasir al Din Tussi (m. 672/1274) est le premier à avoir fait du Kalam une science complète et précise. Parmi ses chefs-d'oeuvres dans ce domaine, figure le Tadjrid al Kalâm qui a conservé son autorité parmi les maitres  de   cette discipline pendant plus de sept siècles. De nombreux commentaires en ont été écrits aussi bien par les shi'ites que par les sunnites.
Outre son génie dans la science du Kalâm, il fut une des figures les plus remarquables de son époque en philosophie et en mathématiques, comme en témoigne son apport précieux aux sciences intellectuelles. De plus, l'observatoire de Maragheh lui doit son existence.

e)   Sadr al Din Mohammad Shirazi (m. 1050/1640) connu sous le nom de Mollah Sadra ou encore Sadr al Motaallihin, fut le philosophe qui, pour la première fois, après des siècles de développement philosophique en Islam, introduisit un ordre rigoureux et une complète harmonie dans la discussion des problèmes philosophiques. II organisa et systématisa ces derniers à la
manière de problèmes mathématiques, en même temps qu'il concilia philosophie et gnose, provoquant ainsi plusieurs développements importants. II donna à la philosophie de nouvelles méthodes pour aborder et répondre à beaucoup de problèmes qui ne pouvaient être résolus par la philosophie péripatéticienne. Il  rendit  possibles l'analyse  et la solution de certains problèmes relatifs à la mystique considérée jusqu'alors comme ressortant d'un domaine supérieur à celui de la raison, dépassant la compréhension de la pensée rationnelle. II clarifia et élucida le sens de beaucoup de trésors de sagesse contenus dans les sources exotériques de la religion et dans les profondes expressions métaphysiques des Imams de la famille du Prophète, qui durant des siècles avaient été considérés comme des énigmes insolubles et courammant prises pour des allégories ou même pour des expressions symboliques. De cette manière, la gnose, la philosophie et l'aspect exotérique de la religion furent parfaitement harmonisés...

En suivant les méthodes qu'il avait instaurées, Molla Sadra réussit à prouver «un mouvement transsubstantiel» (6) et à découvrir parmi d'autres principes remarquables la relation ultime du temps avec les trois dimensions spatiales, d'une manière proche du sens donné en physique moderne à la «quatrième dimension», et qui ressemble aux principes généraux de la théorie de la relativité (relativité dans le monde corporel), bien sûr, hors de l'esprit «zihn», et non dans la pensée «fikr»). II écrivit près de cinquante livres et traités . Parmi ses grands chefs-d'œuvres il y a les quatre volumes de l'Asfar.



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