CHIISME DANS L’ISLAMDeuxièmement, dans la révélation et la prophétie, Dieu a loué ou condamné les actions de l’homme en usant du langage des êtres humains et de la société dans laquelle ils vivent. II a promis, à ceux qui font le bien, obéissent et acceptent les enseignements de la révélation, une vie éternelle heureuse dans laquelle seront réalisés tous les désirs qui s'accordent avec la perfection humaine.Quant à ceux qui font le mal et pratiquent l'iniquité, II leur a promis une vie de perpétuelle amertume dans laquelle ils éprouveront toutes les formes de misère et de déception. Bien sûr, Dieu qui est sous tous les rapports au dessus de ce que l'on peut imaginer, n'a pas comme nous une «pensée» moulée d'après une structure sociale particulière. Les relations de maitre à serviteur, de dirigeant à dirigé, d'ordre à interdiction, de récompense à punition, n'existent pas en dehors de notre vie sociale. L'ordre divin est le système de la Création lui-même, dans lequel l'existence et l’apparition de toute chose ne dépendent que de leur création par Dieu, selon les relations réelles et uniquement selon elles. De plus, comme il est dit dans le Coran (26) et les hadiths, la religion contient des vérités qui dépassent la compréhension commune de l’homme, vérités que Dieu nous a révélées dans un langage que l'on peut comprendre au niveau de notre entendement. On peut donc conclure qu'il y a une véritable relation entre les actions bonnes et mauvaises, et le genre de vie qui est préparé pour l’homme dans l'éternité, une relation qui détermine le bonheur ou le malheur de la vie future selon le Vouloir divin. Ou encore, en termes plus simples, on peut dire que chaque action, bonne ou mauvaise, provoque un effet réel dans l'âme de I’homme et détermine le type de sa vie future. Qu'il en ait conscient ou non, l’homme est comme un enfant en train d'être éduqué. Des instructions du maitre, l'enfant n'entend que des «fais» et «ne fais pas», mais ne comprend pas le sens des actions qu'il accomplit. Pourtant, devenu grand et en raison des qualités intellectuelles et spirituelles acquises pendant sa période de formation, il est capable de jouir d'une vie sociale heureuse. Si toutefois il refuse de se soumettre aux instructions de son bienveillant éducateur, il ne connailra que misère et malheur. Ou encore, l’homme est comme un malade qui, sous la surveillance d'un médecin, prend des médicaments et de la nourriture, pratique des exercices spéciaux commandés par le médecin et n'a d'autre devoir que d'obéir aux instructions de ce dernier. Le résultat de cette obéissance aux ordres du médecin est le recouvrement de l'équilibre dans la constitution, équilibre qui est la source de la santé et de toutes les formes du bien-être physique. En résumé, nous pouvons dire qu'à côté de sa vie extérieure, l’homme possède une vie intérieure, une vie spirituelle, qui est liée à ses actes et se développe en relation avec eux.et que son bonheur ou son malheur dans l'autre monde dépendent entièrement de sa vie intérieure. Le Coran confirme cette thése (27) dans plusieurs versets, il affirme l'existence d'une autre vie et d'un autre esprit pour le vertueux et le fidèle, une vie supérieure à celle d'ici-bas et un esprit plus éclairé que l'esprit de l'homme que nous connaissons ici, actuellement. II affirme que les actes de l’homme produisent des effets intérieurs sur son âme, qui l'accompagnent à jamais. Dans les paroles prophétiques, il y a aussi de nombreuses références à ce point précis. Par exemple, dans le hadith du Mi'râdj (hadith de l'ascension nocturne), Dieu s'adresse au Prophète par ces mots: «Celui qui désire agir selon Ma satisfaction doit posséder trois qualités: il doit manifester une reconnaissance pure de toute ignorance, un souvenir sur lequel la poussière de l'oubli ne doit pas s'installer et un amour qui ne préfère pas les créatures à Mon amour. S'il M'aime Je l'aime; J'ouvrirai l'œil de son Cœur par la vue de Ma majesté et ne lui cacherai pas l'élite de Mes créatures. Je lui parlerai confidentiellement dans les ténèbres de la nuit et dans la lumière du jour, jusqu'à ce que sa conversation et ses relations avec les créatures cessent. Je lui ferai entendre Ma parole et la parole de Mes anges. Je lui révélerai le secret que J'ai voilé à Mes créatures. Je l'habillerai de la robe de la modestie jusqu'à ce que les créatures aient honte devant lui. II marchera sur la terre en ayant été pardonné. Je ferai que son cœur possède la conscience et la vision et ne lui cacherai rien du paradis ou de l'enfer. Je lui ferai connaitre ce que les gens éprouvent au Jour du Jugement, en fait de terreur et de calamité » (28). L'Imam Sadiq (6ème Imam) - La paix soit sur lui - a raconté que le Prophète de Dieu - que la prière et la paix soient sur lui - reçut Hârithah Ibn Mâlik Ibn el Nu'mâm et lui demanda: «Comment es-tu, oh! Härithah?» II répondit: «oh! Prophète de Dieu, je vis comme un vrai croyant.» Le Prophète de Dieu lui dit: «Chaque chose possède sa vérité, quelle est la vérité de ta parole?» II répondit: «oh! Prophète de Dieu! mon âme s'est détournée du monde. Mes nuits se passent en état de veille et mes jours en état de soif. C'est comme si je regardais le Trône de mon Seigneur et si les comptes avaient été rendus, comme si je regardais les gens du paradis se visitant mutuellement dans le paradis et si j'entendais les pleurs des gens de l'enfer dans le feu.» Alors le Prophète de Dieu dit: «Voici un serviteur dont Dieu a illuminé le cœur » (29). II faut se souvenir que souvent quelqu'un guide un autre, d'une manière bonne ou mauvaise, sans mettre lui-même en œuvre ses propres paroles. Dans le cas des Prophètes et des Imams, toutefois, dont les directives viennent de Dieu, cela n'arrive jamais. Ils pratiquent eux-mêmes la religion dont ils ont assumé la diiection. La vie spirituelle vers laquelle ils orientent l'humanité est leur propre vie spirituelle, (30) :car Dieu ne confie pas la conduite des autres à quelqu'un qu'Il n'a pas Lui-même guidé. La direction que Dieu a choisie de donner à 1 élite ne peut être ni violée ni transgressée. De tout ceci, on peut tirer les conclusions suivantes: a- Dans chaque communauté religieuse, les Prophètes et les Imams sont les premiers en perfection et les premiers à réaliser la vie spirituelle et religieuse qu'ils préchent, car ils doivent pratiquer, et pratiquent en fait leurs propres enseignements et participent à la vie spirituelle qu'ils professent. b- Puisqu'ils sont les premiers parmi les hommes, qu'ils sont les chefs et les guides de la communauté, ils sont les plus vertueux et les plus parfaits des hommes. c- La personne sur laquelle repose, par commandement divin, la responsabilité de la conduite de la communauté, cette personne est le guide de la vie extérieure de l’homme et de ses actions, tout comme elle est également le guide de la vie spirituelle et de la dimension intérieure de la vie humaine, ainsi que de la pratique religieuse (31).
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