CHIISME DANS L’ISLAMIbn Marduyah rapporte que le Prophète a dit: «Quiconque désire que sa vie et sa mort soient comme les miennes et veut entrer au paradis, doit après moi aimer Ali et suivre ma Famille, car ils sont mes descendants et ont été créés de la même argile que moi. Ils partagent ma connaissance et mon intelligence. Donc malheur à qui renie leurs vertus. Mon intercession (au Jour du Jugement) n'ira jamais jusqu'à eux» (19). 3- Confirmation de la section précédente De nombreux arguments du shi'isme relatifs à la succession du Prophète reposent sur la croyance selon laquelle, pendant les derniers jours de sa maladie, le Prophète, en présence de certains de ses Compagnons, demanda du papier et de l'encre (20) afin d'écrire quelque chose qui éviterait aux musulmans, s'ils s'y conformaient, de tomber dans l'erreur. L'une des personnes présentes estima le Prophète trop malade pour pouvoir dicter quoi que ce soi et dit : « Le Livre de Dieu nous suffit». Une telle clameur s'éleva que le Prophète demanda aux personnes présentes de se retirer, «car en présence d"un prophète il ne doit y avoir ni bruit ni clameur». En raison de ce qu'on a dit plus haut des hadiths relatifs à la succession et des événements qui suivirent la mort du Prophète, et surtout du fait qu'Ali et ses proches ne furent pas consultés pour le choix du successeur du Prophète, les shi'ites conclurent que le Prophète avait voulu dicter ses intentions définitives concernant la personne qui devait lui succéder, mais qu'il ne fut pas en mesure de le faire. Le but des propos de certains de ceux qui étaient présents semble avoir été de créer la confusion et d'empécher que cette décision finale fût clairement énoncée. Le fait qu'ils aient interrompu le discoure du Prophète ne semble pas avoir été dû à ce qu'on pourrait croire: La crainte que le Prophète prononce des paroles aberrantes du fait de la gravité de sa maladie. II faut d'abord souligner que tout au long de sa maladie, on n'a pas entendu le Prophète prononcer de paroles insensées et que rien de ce genre n'a été transmis à son sujet. De plus, selon les principes de l'Islam, le Prophète est préservé par Dieu de la profération de paroles insensées ou délirantes, et il est infaillible. Ensuite, si les paroles prononcées en cette occasion devant le Prophète par certaines des personnes présentes, avaient été sérieuses, la phrase suivante n'aurait pas eu de sens: «Le Iivre de Dieu est suffisant pour nous». Afin de ustifier le fait que le Prophète puisse prononcer des paroles absurdes dans des circonstances inhabituelles, on aurait invoqué sa maladie grave plutôt que la prétention selon laquelle le Coran rendait superflues les paroles du Prophète. Car on ne peut cacher à aucun musulman que le texte même du Coran considère l'obéissance au Prophète comme obligatoire, et affirme que ;ses paroles sont en un sens les paroles de Dieu. Selon le texte du Coran, les musulmans doivent absolument obéir à la fois aux commandements de Dieu et à ceux du Prophète. Enfin, un incident lié à la maladie du premier calife survint pendant les derniers jours de ce dernier. Par testament, il avait choisi Omar Ibn el Khattâb, comme successeur. Or pendant qu'Othmân écrivait le testament sur ordre du premier calife,celui-ci s'évanouit.Pourtant le second calife ne répéta pas les paroles qui avaient été prononcées dans le cas du Prophète selon le hadith «de la plume et du papier» (21).Ce fait a été confirmé par un hadith rapporté par Ibn Abbas (22). et il a été rapporté à propos du second calife qui a dit: «11 (Ali) méritait le califat mais le clan de Quraych n'aurait pu le supporter, car s'il avait été calife, il aurait forcé les gens à accepter la pure vérité et à suivre le droit chemin. Sous son califat, ils n'auraient pas eu la latitude de transgresser les limites de la justice et ainsi auraient cherché à se mettre en guerre contre lui» (23). II est évident que selon les principes religieux, on doit forcer celui qui a dévié de la vérité à suivre celle-ci; on ne doit pas abandonner la vérité par amour de celui qui l’a abandonnée. Quand le premier calife fut informé (24) que certaines tribus musulmanes avaient refusé de s'acquitter de la taxe religieuse, il ordonna la guerre et dit: «S'ils ne me livrent pas la dïme qu'ils donnaient au Prophète, je me battrai contre eux». Par cette parole,il voulait évidemment dire que la justice et la vérité devaient être revivifiées à tout prix. Le problème du califat légitime était certainement plus important et plus significatif que la dûne, et le sh'isme pense que le même principe appliqué par le premier calife en cette matière aurait dû être appliqué par l'ensemble de la communauté au problème-de la succession du Prophète. 4- L 'Imamat et son rôle dans l'interprétation des connaissances divines Dans le chapitre sur la prophétie, on a dit que, selon les lois immuables et nécessaires du gouvernement divin général, chaque espèce créée est orientée, par voie de genèse et de génération, vers sa perfection et son bonheur spécifique. L'espèce humaine ne fait pas exception à cette loi générale. L'homme doit être guidé par un même «instinct» de recherche de la vérité et par une réflexion sur sa vie en société, de sorte que son bien-être ici-bas et dans l'au-delà soit assuré. En d'autres termes, afin d'atteindre le bonheur humain et la perfection, l’homme doit accepter certaines doctrines et certaines obligations pratiques et fonder sa vie sur elles. On a déjà dit que l'intelligence de ce programme de vie intégrale qu'est la religion ne relève pas de la raison,mais de la révélation et de la prophétie, qui se manifestent en certains êtres purs, appelés Prophètes. Ce sont les Prophètes qui reçoivent de Dieu, par révélation, la connaissance des devoirs et des obligations qu’ils doivent transmettre aux hommes, afin qu'en les accomplissant, ceux-ci parviennent au bonheur.
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