LE PROPHTE JSUS (PSL), UN PROPHTE, PAS LE FILS DE DIEUDans son livre, The Historical Figure of Jesus, Sanders interprète les méthodes employées par les premiers Chrétiens pour répandre le message du Prophète Jésus (psl) comme suit : En essayant de convaincre les autres, ils racontaient quelquefois des histoires que Jésus avait dit et fait. Dans les premières années, ces propos n’étaient probablement pas écrits, mais simplement transmis oralement. Quand les disciples ont utilisé des évènements de la vie de Jésus, ils ont voulu illustrer des points, des points qui étaient importants à l’époque... De plus, pour gagner de nouveaux adhérents, les disciples se sont également chargés d’instruire les uns les autres en rappelant les évènements de la vie du Prophète Jésus, afin que le nombre de convertis s’accroisse de plus en plus. Parfois, ils débattaient avec les enseignants Juifs qui ont rejeté Jésus, et ces différends ont amené un troisième contexte dans lequel les propos de et au sujet de Jésus ont été employés.72 Comme c’était déjà le cas durant le vivant du Prophète Jésus (psl), de nombreux groupes et individus se sont fortement opposés au Christianisme. Grâce aux efforts des disciples –lorsque le Prophète Jésus s’est élevé au ciel-, sa propagation leur a causé une grande inquiétude et les a peut-être poussée à dire des revendications sans fondement ou à prendre d’autres mesures afin d’empêcher son ascension. Dans son livre, Paul Knitter se concentre sur les conditions dans lesquelles les premiers Chrétiens vivaient. Il mentionne qu’ils ont développé un style différent afin de survivre et de préserver leurs communautés : Un autre aspect du contexte historique de la première église était son statut de minorité dans la plus grande communauté Juive, et en particulier au sein de l’immense et menaçant Empire Romain. Le pluralisme culturel et religieux étaient connus de manière différente par rapport à aujourd’hui ... La communauté des Chrétiens a fait face au danger, prête à être piétinée par des groupes plus importants qui, pour eux, n’était qu’une menace à éliminer, ou à être absorbée par un syncrétisme dévorant. Pour se défendre contre ces dangers, la communauté avait besoin de se doter d’une identité claire et de s’engager totalement. Elle l’a fait notamment à travers ses croyances, en particulier ses croyances christologiques. On peut appeler un tel langage doctrinal “un langage de survieâ€, qui était nécessaire pour la survie de la communauté. En définissant Jésus-Christ dans des termes absolus, en l’annonçant qu’il est le seul et l’unique sauveur, les premiers Chrétiens ont choisi pour eux-mêmes une identité différente de celle de tous leurs adversaires ou concurrents. Un tel langage a également évoqué un engagement total dans lequel ils s’armeraient de courage face à la persécution ou au ridicule ... Ce langage était plus moral que métaphysique. Son but était plus de définir l’identité et l’adhésion dans la communauté, que de définir la personne de Jésus pour les temps à venir.73 L’influence du climat politico-culturel existant Les chercheurs qui étudient le trinitarisme, étudient également l’environnement politique et culturel de cette époque. Comme nous l’avons mentionné précédemment, la société Juive à l’époque du Prophète Jésus (psl) a été sous l’influence de la culture Juive et Grecque. La plupart des terres en bordure de la mer Méditerranée ont été gouvernées par Rome, suite à ses conquêtes militaires et à son pouvoir. Rome connaissait l’une de ses périodes les plus puissantes que ce soit du point de vue de sa culture que de sa force militaire. Rome avait hérité de l’héritage culturel de la Grèce antique et classique, et le mettait en avant en y intégrant quelques ajouts. Cette tendance, connue sous le nom d’Hellénisme, a envahi tous les domaines de la vie, y compris la religion. Les Romains se considéraient supérieurs aux autres sociétés, et ont cherché à étendre leurs propres modes de vie dans leurs nouveaux territoires Comme avec les autres sociétés méditerranéennes, la religion Romaine était polythéiste. Les divinités de la mythologie Grecque sont entrées dans la mythologie Romaine sous des noms différents. Leur plus grande divinité (Jupiter), ainsi que beaucoup d’autres, ont été symbolisées par des statues qui étaient vénérées. Certains empereurs Romains s’étaient même inclus dans ce panthéon en y passant des lois. Les statues de ces divinités de la mythologie Grecque, telles que Zeus, Hermès, et Vénus, ont été trouvées dans tout l’Empire, le plus souvent sur les places publiques des grandes villes. Chaque ville, chaque quartier, et même les maisons, ont représenté différentes statues, images, et lieux de pèlerinage spéciaux à ces divinités. Les administrateurs Romains ont utilisé ces religions polythéistes comme un moyen pour diffuser leurs propres règles, et ne s’immisçaient pas dans la religion d’une personne tant que celle-ci ne menaçait pas les règles Romaines. En fait, ils ont encouragé le paganisme en construisant des temples, des autels et des statues. Pour eux, la religion était une façon d’encourager la loyauté et la réglementation des communautés, en appartenant à une sphère abstraite qui n’avait aucun rapport direct avec ce monde. Chaque fois que les Romains ont rencontré une autre culture, ils cherchaient des équivalents de leurs propres divinités afin d’établir un parallèle qui garantirait leur supériorité. Au temps d’Antiochos IV Epiphane (mort en -163) particulièrement, ils ont demandé, de manière aberrante, aux Juifs qui croyaient en un Seul et Unique Dieu, d’accepter leur Dieu Zeus. Bien que cela a entraîné d’importants combats entre eux, les Juifs pieux ont refusé de croire en ces divinités Romaines qui polluaient spirituellement la terre sainte, et ont fortement résisté aux Romains qui tentaient de répandre leurs croyances païennes. Malgré cela, la culture Grecque avait encore une influence profonde sur la culture Juive. Le Prophète Jésus (psl) est venu prêcher à cette société Juive qui était sous l’influence hellénistique. Les disciples et les premiers Chrétiens ont grandi dans la même société, et leur vie et leur culture hellénistiques ont été intimement liées. Dans un des ces articles intitulésJesus in Historical Context, E. P. Sanders examine l’influence de l’hellénisme sur Galilée, là où le Prophète Jésus a vécu. Il cite l’opinion de nombreux universitaires et fait le commentaire suivant : Galilée était une région urbanisée, cosmopolite, et prospère. Selon le point de vue d’un étudiant [Mark Burton] : “Galilée était en fait un épitomé de la culture hellénistique.†... Les villageois pouvaient voir et entendre des jeux Grecs et des philosophes en faisant un saut dans l’une des villes voisines. Pour les vacances, ils pouvaient aller dans de plus grandes villes en Syrie, où ils pouvaient encore plus s’imprégner de la culture Grecque. La ville de Rome, finalement, est très importante dans ce point de vue. Les soldats Romains ont abondé en Galilée ; il y avait des fonctionnaires et des administrateurs Romains. ... Il n’y avait pas seulement qu’un théâtre, il y avait aussi un temple païen à Sepphoris (dédié à Augustus et à Rome) ; les fermiers élevaient des cochons pour les appétits et les sacrifices Romains…74
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