L'HOMME ET LA FOI
les matérialistes, eux aussi, sont aujourd'hui obligés de prétendre qu'ils sont matérialistes sur le plan philosophique et idéalistes sur le plan moral, c'est-à -dire qu'ils sont matérialistes au niveau de la théorie et spiritualistes au niveau de laction et du but(12).
comment peut-on être matérialiste au niveau de l'idée et spiritualiste au niveau de laction ou du but? c'est aux matérialistes eux-mêmes d'y répondre.
georges sartin, le savant qui s'est illustré par son célèbre livre "l'histoire de la science", affirme l'impuissance de la science à créer des relations humaines entre les hommes et confirme le besoin qua l'homme de motivations doctrinales. il dit à ce propos: "la science a réalisé des triomphes grandioses et merveilleux dans quelques domaines, mais nous nous trompons encore dans quelques domaines - tels que la politique intérieure et internationale - relatifs aux rapports inter-humains"(13).
georges sartin affirme aussi que l'homme a besoin d'une foi religieuse et du trio art-religion-science, et dit: "lart dévoile la beauté; de là , il est une source de bonheur. la religion incite à lamour..., la science traite avec le vrai, la vérité, la raison et conduit à la sagesse du genre humain (...). nous avons besoin de ces trois éléments: lart, la religion et la science. la science, dans sa forme absolue, est nécessaire à la vie, mais elle n'est absolument pas nécessaire toute seule"(14).
chapitre 3:
la foi religieuse
nous avons appris de ce qui précède que l'homme ne peut mener une vie saine ou offrir à l'humanité une oeuvre utile et fructueuse que s'il est armé d'idéaux et de buts sublimes et de foi.
s'il perd les idéaux et la foi, il plonge dans l'égoïsme et ne pourra sortir de la coquille de ses intérêts égoïstes, ou bien il se transforme en un être perplexe, désemparé, ne connaissant pas son rôle dans la vie et ne sachant pas prendre lattitude qui s'impose vis-à -vis des questions morales et sociales.
l'homme croyant et finaliste a une position claire et précise devant ces questions, tandis que l'homme non finaliste demeure devant elles hésitant et indécis, emporté de tous côtés par tous les vents. il n'y a dans son comportement ni harmonie, ni équilibre.
oui, la nécessité d'être engagé dans une école de pensée est une question indiscutable. mais ce qu'il faut souligner, c'est que la foi religieuse est la seule à pouvoir créer l'homme "croyant" réaliste.
la foi religieuse est en mesure de faire fondre dans son creuset tout l'égoïsme et tout l'égocen-trisme, et de susciter chez l'homme une sorte de culte et de soumission, de sorte qu'il n'hésite pas à respecter toutes les lignes, les grandes et les moins grandes, du principe. de même, le principe devient chez l'homme une chose chère et chérie qu'il défend avec jalousie et esprit de protection. sans ce principe, la vie devient chez lui vide et banalité.
la foi religieuse pousse l'homme à déployer des efforts dans une direction qui peut être en rapport avec ses penchants naturels. aussi peut-il se sacrifier sur le chemin de sa foi. ceci ne se produit que si le principe revêt un caractère sacré et finaliste et impose sa souveraineté totale sur l'existence de l'homme. la force religieuse est seule capable dassigner aux prin-cipes un caractère sacré et de les imposer à l'homme.
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