L'HOMME ET LA FOIles activités de raison ne sont pas néces-sairement humaines, elles peuvent même devenir plus dangereuses qu'un animal féroce si elles se rapportent à des buts animaux. lanimal féroce peut attaquer l'homme pour assouvir sa faim. tandis que l'homme peut se servir de sa force de raison pour anéantir des villes paisibles et des millions de vies humaines innocentes. mettons de côté le caractère humain des activités de l'homme pour poser la question suivante: la force de la raison est-elle capable dassurer tous les intérêts individuels? personne ne doute de la nécessité de la force de la raison ou de la pensée et de son utilité pour ladministration des affaires secondaires et de portée limitée dans la vie de l'homme. celui-ci rencontre toujours, au cours de sa vie, des situations où il doit choisir un ami (une discipline d'étude, un partenaire...), de voyager, de fréquenter quelque'un, de se promener, de faire oeuvre pie, de lutter contre les déviations... il ne fait pas de doute que l'homme a besoin de réfléchir dans tous les cas puisque, plus il réfléchit, meilleurs seront les résultats obtenus. c'est par la pensée que l'être humain planifie ses oeuvres avant de les exécuter. il a parfois besoin de bénéficier de la pensée dautrui dans ce domaine et de se servir de ses expériences (le principe de choura - concertation). ceci est valable au niveau des affaires secondaires. une telle situation pourra-t-elle être la même en ce qui concerne les problèmes généraux de l'homme? la force de la raison pourra-t-elle planifier tous les aspects de la vie personnelle de l'homme et lui assurer le bonheur dans tous ces aspects? ou bien, cette force est-elle limitée uniquement aux questions secondaires? nous savons que certains philosophes ont cru à "lautosuffisance" de l'homme et prétendu qu'ils ont découvert le secret du bonheur et du malheur de l'homme. ils ont affirmé qu'ils étaient capables de sassurer le bonheur en comptant sur la raison et la volonté. nous savons aussi, dautre part, qu'il n'y a pas deux philosophes qui saccordent sur la détermination de la voie du bonheur. la notion du bonheur, qui semble de prime abord claire et évidente, en tant que but final de l'être humain, est l'une des notions les plus complexes et les plus ambiguës. la cause de cette ambiguïté réside en ceci que les dimensions, les possibilités et les capacités de l'être humain sont encore mal connues. l'homme, en outre, est un être social. or la vie sociale impose à l'homme des problèmes sociaux auxquels il doit faire face.
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