L'HOMME ET LA FOI1) des plaisirs déclenchés par le contact de l'un des sens de l'homme avec le monde extérieur, tel que le plaisir de la vue par l'oeil, de l'ouïe par l'oreille, du goût par la bouche, du tact par le toucher. 2) des plaisirs ayant trait à l'âme et au for intérieur et n'émanant pas d'un contact avec le monde extérieur, tels que le plaisir que procurent un service rendu, une action de bienfaisance, lamour et le respect, le succès obtenu par soi-même ou par un proche... ce sont là des plaisirs qui ne proviennent pas d'un sens quelconque et ne dépendent pas d'un facteur matériel extérieur direct. les plaisirs moraux sont plus profonds et plus enracinés que les plaisirs matériels. le plaisir dadorer dieu et de communiquer avec lui fait partie de cette sorte de plaisirs qu'éprouve l'homme spirituel et croyant. les serviteurs spirituels et croyants qui doublent leur adoration de soumission(20), de méditation et daffection obtiennent, par cette adoration, les plus grands plaisirs. ces plaisirs sont exprimés dans les textes religieux par les vocables: "goût de la foi", "douceur de la foi". il y a dans la foi une douceur inégalable. les plaisirs spirituels, tels que le plaisir dapprendre la science, de faire oeuvre de bienfaisance, de rendre service, de réussir, croissent et se multiplient lorsqu'ils émanent d'un sentiment religieux qui vise à obtenir la satisfaction de dieu et revêt un caractère "cultuel". f- l'esprit de résistance: la vie des êtres humains comprend, outre la joie, les plaisirs et les succès, des difficultés, des douleurs, des échecs et des malheurs. beaucoup des manifestations de lamertume de la vie peuvent être évitées si l'on parvient à consentir plus d'efforts, plus de peines. l'homme est évidement porté à affronter laspect amer de la nature et à le transformer en douceur; mais certaines manifestations de cette amertume ne peuvent être évitées ni éliminées - telle que la vieillesse - car l'individu est condamné, qu'il le veuille ou non, à sacheminer vers la vieillesse. sa vie se rétrécit progressivement et les signes de la vieillesse inexorablement s'y dessinent. de même, l'idée de mourir, dabandonner la vie, de tout laisser aux autres, attriste l'homme. la foi religieuse suscite chez l'homme l'esprit de résistance et transforme lamertume en plaisir. l'homme croyant sait que toute chose dans ce monde a un compte à rendre et que dieu panse toute "blessure" que subit l'homme, si lattitude de celui-ci devant cette "blessure" est digne. la vieillesse, aux yeux du croyant, n'est pas un prélude de la fin de l'existence de l'homme. aussi celui-ci remplit-il son temps libre par la culture et le plaisir d'invoquer dieu. de là proviennent, pour le croyant, les délices et les beautés de l'étape de la vieillesse. celle-ci pourrait même être, chez les pieux, plus agréable que l'étape de la jeunesse.
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