L'HOMME ET LA FOI
etant donné que l'opinion des savants diverge quant à ce qui distingue l'homme de tous les êtres vivants, elle diverge également quant à la définition de l'homme. les uns dirent que l'homme est un animal engagé et responsable, libre et électif, révolté, créatif, imaginatif, tendant à l'ordre, aspirant à l'idéal, métaphysique... et autres définitions représentant des points de vue contrastés et traduisant la distinction de l'homme des autres êtres vivants.
chacune de ces définitions est évidemment adéquate dans son contexte, mais la définition du plus grand dénominateur commun à toutes les différences essentielles entre l'homme et lanimal est la suivante: l'homme est un animal "savant" et "croyant".
4- l'homme est-il une superstructure?
nous avons dit que l'homme est une sorte danimal et qu'il a beaucoup de traits communs avec l'ensemble des êtres vivants. de même, il possède des qualités essentielles qui l'en différencient.
le fait que l'homme ait, dans certains aspects, des traits communs avec les animaux et, dans dautres aspects, des traits essentiels et propres à lui qui l'en différencient, lui confère deux vies: une vie humaine et une vie animale. en dautres termes, une vie matérielle et une vie culturelle.
se pose ici la question du rapport entre ces deux vies: laquelle est originale et laquelle est secondaire? laquelle est essentielle et laquelle en est le reflet? laquelle représente l'infrastructure et laquelle la suprastructure?
ces interrogations se formulent aujourd'hui en sociologie de la façon suivante: la force de production est-elle l'essentielle alors que les autres forces sociales en sont les branches et le reflet? les phénomènes dans lesquels apparaît l'humanité de l'homme, tels que la science, la philosophie, la littérature, la religion, la loi, lart, la morale... etc, sont-ils des manifestations de la réalité économique?
ces recherches sociologiques entraînent à leur tour une recherche philosophique sur l'homme et son originalité.
en effet, une nouvelle théorie sur l'originalité de l'homme est apparue: l'humanisme.
elle prétend que l'humanité de l'homme n'est absolument pas originale, que l'originalité appartient seulement à son animalité. les partisans de cette théorie tiennent le même discours que ceux qui nient l'existence de toute différence essentielle entre l'homme et lanimal.
cette théorie récuse l'originalité des penchants humains, tels que le penchant à la vérité, à la beauté, à dieu etc, tout en refusant dadmettre le "réalisme" de la vision que l'homme a du monde, car elle ne croit pas à une vision objective réaliste et estime que toute vision est le reflet d'un matérialisme particulier.
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