L'HOMME ET LA FOIil est curieux que les partisans de cette théorie, qui se disent humanistes et humanitaristes, prêchent des pensées supprimant l'humanité de l'homme. la vérité est que la marche évolutive de l'homme commence par lanimalité et traverse en les comprimant les étapes de la transformation de l'être, de l'état animal à l'état humain. ce principe vaut aussi bien pour l'individu que pour la société. l'homme est, au début de son existence, un corps matériel qui se transforme, grâce à son mouvement substantiel, en une âme ou en une substance spirituelle. "l'âme de l'homme" naît, se complète et atteint lautonomie dans le corps. lanimalité de l'homme est comme un nid ou une niche où se "développe" et se perfectionne son humanité. plus l'être "complet"-conformément aux caracté-ristiques du transformisme - se perfectionne, plus il tend à maîtriser et à contrôler son environnement et à en être indépendant; plus l'humanité de l'homme se complète - au niveau individuel et social - et plus elle tend à être indépendante et à contrôler ce qui l'entoure. l'individu humain perfectionné est un être qui contrôle plus ou moins les influences de son milieu extérieur et intérieur. c'est un être libéré de la contrainte des penchants intérieurs et des influences du milieu extérieur. il est attaché à la foi et à la doctrine. la transformation évolutive de la société se déroule de la même façon dans les structures économiques, alors que ses aspects culturels et moraux en représentent l'âme sociale. de même qu'il y a influence mutuelle entre l'âme et le corps, de même il y a influence réciproque entre les structures à caractère moral et celles à caractère matériel. de même que la marche évolutive de l'individu tend à affirmer la liberté de l'âme, son indépendance et le renforcement de sa domination, la marche évolutive de la société suit un processus parallèle: c'est dire que la vie culturelle de la société aura, au fur et à mesure que l'évolution sociale progressera, plus d'indépendance vis-à -vis de la vie matérielle et plus de contrôle sur elle. l'homme de lavenir sera donc un animal culturel et non un animal économique; un homme de doctrine, de foi, d'engagement et non de ventre et de sexe.
|