APPEL A L’UNION ISLAMIQUELe développement économique et l'accès à la prospérité La coopération économique est une nécessité, car c'est elle qui procure la stabilité et le développement. Il est indispensable de développer l'industrie et de consentir aux investissements requis, de même qu'il est vital d'élaborer un programme de développement global qui prend en charge à la fois l'éducation, l'économie, la culture, la science et la technologie. Tout en développant la technologie il faudra ainsi veiller à élever en même temps le niveau de vie et d'instruction de la masse ouvrière. Il faut absolument inciter la société à être plus productive, et la coopération économique qui en résultera jouera un rôle primordial dans l'éradication de la pauvreté de l'analphabétisme, des inégalités sociales et autres problèmes socio-économiques qui sévissent dans les pays musulmans. Ce partenariat ne peut voir le jour qu'à travers l'instauration de zones franches, d'unions douanières et de zones économiques communes. La plupart des pays islamiques jouissent d'atouts géostratégiques et de ressources naturelles intéressantes (hydrocarbures et gaz naturel), mais ils les mettent mal en valeur. Dans le monde islamique, 86% de la population vit avec moins de 2000 $ par an, 76% avec 1000 $ et 67% avec moins de 500. Quand on voit les ressources du monde islamique17, c'est un vrai paradoxe: une bonne moitié du pétrole utilisé en occident provient du monde islamique, qui produit également 40% de la production agricole mondiale.18 De nombreux experts en économie et géostratégie reconnaissent que l'économie mondiale dépend des exportations du monde islamique en matière de pétrole et de gaz, notamment ceux du golfe Persique.19 Le Golfe persique détient en effet deux tiers des réserves pétrolières actuellement connues. Selon certaines études, l'Arabie Saoudite possède à elle seule 25.4% des réserves mondiales de pétrole soit 262 milliards de barils, l'Iraq 11%, les Emirats arabes unis 9.6%, le Koweït 9.2%, l'Iran 8.6% tandis que les autres membres de l'OPEC se partagent 13%. Le pourcentage restant se répartit entre les autres pays du monde.20 Une recherché effectuée à la demande du département de l'énergie américain montrent qu'entre 2000 et 2020, les exportations de pétrole de cette région augmenteront de 125%.21 Cela signifie que le monde dépendra pour la majeure partie de ses besoins énergétiques des exportations du Golfe. De plus, le Moyen-Orient concentre 40% des réserves mondiales de gaz, 35% se trouvent dans la région du Golfe.22 L'Algérie, la Libye et les autres pays d'Afrique du Nord se partagent 3.7% des réserve mondiales. Le Caucase et l'Asie Centrale sont eux aussi riches en pétrole, gaz naturel et autres ressources. Par exemple, le Kazakhstan possède entre 10 et 17.6 milliards de barils de réserves pétrolières prouvées tandis que ses réserves de gaz naturel sont évaluées entre 53 et 83 trillions de pieds cubes. Le Turkménistan a entre 98 et 155 trillions de pieds cubes de réserves de gaz naturel, ce qui en fait le 4ème plus grand producteur au niveau mondial.23 D'autres pays musulmans possèdent eux aussi des ressources minérales importantes. Ainsi, l'Ouzbékistan et le Kirghizstan font partie des principaux producteurs d'or. La Turquie détient l'une des plus riches réserves de bore, dont on n'a découvert l'importance que récemment et le Tadjikistan est le premier producteur d'aluminium au monde. Ces atouts deviendront encore plus intéressants au 21ème siècle, que l'on a d'ores et déjà baptisé le siècle de l'énergie. L'énergie est un élément clé de la société moderne du fait de son utilisation dans le domaine militaire, dans l'industrie, l'urbanisation et les transports. Etant donné que cette activité économique et industrielle dépend essentiellement de l'énergie, chaque pays fera son possible pour s'en assurer le contrôle. Le monde musulman ne fait pas actuellement un usage efficace de ses ressources, car plusieurs de ses membres sont privés des infrastructures et de la technologie nécessaires pour augmenter leur niveau de production et utiliser ces ressources naturelles pour développer leurs industries. De ce fait, les ressources sont simplement exportées et ne contribuent pas plus activement au développement de l'économie nationale. Pire, certains pays n'ont pas les moyens nécessaires pour explorer leur sous-sol et en extraire les richesses. Les recherches menées par les compagnies étrangères révèlent que d'autres pays musulmans possèdent des réserves de pétrole et de gaz, mais sont dans l'incapacité d'en tirer profit. Certes, la mauvaise exploitation des ressources naturelles n'est pas le seul problème économique du monde islamique. Cependant, la résolution de ce problème peut apporter un début de solution à d'autres problèmes. Les économies respectives des pays musulmans présentent des différences structurelles et fonctionnelles. Certaines dépendent de ressources minérales, comme c'est le cas des membres de l'OPEC, tandis que d'autres dépendent de l'agriculture. Ces différences se retrouvent dans une certaine mesure dans leurs structures sociales, comme le montre la répartition très contrastée des populations rurales et urbaines selon les pays. En développant des relations complémentaires et en s'entraidant dans leurs domaines de compétence respectifs, on peut transformer ces différences en source de richesse. Tout cela deviendra possible avec l'Union islamique. Les joint-ventures et les projets de partenariat seront une étape importante pour aller dans la bonne direction, car ils permettront aux différents pays de profiter de leurs expériences mutuelles et les revenus des projets d'investissements profiteront à tous les pays participants. Un tel soutien financier mutuel est compatible avec la morale islamique, car aider les nécessiteux et cultiver un sens de responsabilité sociale sont des caractéristiques que les musulmans se doivent d'acquérir. Plusieurs versets dans le Coran rappellent aux musulmans qu'il faut prendre soin des personnes pauvres et nécessiteux. La cohésion interne de la société doit être étendue aux relations internationales. Comme une coopération internationale, dans le cadre d'un partenariat ne peut être unilatérale, le nombre d'emploi et les revenus augmenteront dans les deux pays partenaires. Par exemple, un pays produira du pétrole et l'autre le raffinera, les pays dépendant de l'importation pour leurs besoins agro-alimentaires se ravitailleront auprès de ceux dont l'agriculture est plus développée. Un pays islamique en manque de main-d'œuvre pourrait satisfaire son besoin en faisant recours à un autre pays islamique, tandis que les pays riches pourront investir dans un pays disposant d'une main-d'œuvre importante, mais qui n'a pas assez d'offres d'emploi pour son peuple ; et c'est la chose qui profitera aux deux parties en question. Le partage des savoir-faire et expériences favorisera la prospérité, et tous les musulmans profiteront ainsi des développements technologiques. Les joint-ventures, qui réuniront dans un même ensemble les opportunités et moyens du monde musulman, permettront aux musulmans de fabriquer des produits de haute technologie. Le marché commun islamique favorisera la commercialisation de ces produits dans d'autres pays musulmans sans les obstacles des douanes ou des quotas. Le marché se développera, les échanges commerciaux et exportations de tous les pays musulmans augmenteront, l'industrialisation s'accélèrera et le développement économique conduira au progrès technologique. Quand tout ceci sera fait, les pays musulmans agiront comme un consortium à l'encontre des autres groupes d'investissements et deviendront un acteur majeur de l'économie globale.
|