APPEL A L’UNION ISLAMIQUEIl est triste de constater que ces deux guerres et les ravages qui en ont résulté n'ont pas suffi à convaincre un grand nombre de gens de l'horrible fléau que représente la guerre. La Seconde Guerre Mondiale n'a pas mis un terme aux guerres et conflits, au contraire, de nouveaux ont éclaté aux quatre coins du globe, les tueries ont continué et les ambitions politiques d'un petit nombre d'individus ont tué de millions de gens, en handicapé encore des millions d'autres, rasé des villes entières et complètement dévasté certains pays. Les guerres ont aussi causé de graves préjudices aux survivants sur le plan psychologique et ruiné le bien-être spirituel de toute une génération. Par leur faute, des personnes se trouvent victimes de crises de panique, ont des tremblements convulsifs ou sont envahies par la peur dès qu'elles entendent le mot "bombe" ou voient un uniforme. Certaines sont restées schizophrènes pendant des années à cause de la terreur qu'elles avaient connue, d'autres n'ont pas su se réadapter à la vie en société. Ceux qui croient que la guerre peut résoudre les problèmes vouent une foi exclusive aux solutions militaires. Ces individus qui envisagent le déclenchement de nouvelles guerres, notamment au Moyen-Orient, doivent se rappeler des tragédies humaines du passé et abandonner des plans si dangereux. Le coût de l'invasion de l'Iraq révèle un autre aspect de ces affaires. Réflexions sur les coûts de la guerre en Iraq
De nombreuses études statistiques menées en Amérique sur les coûts de la guerre en Iraq montrent qu'en plus des coûts directs, il y en a d'autres qui méritent d'être pris en considération. Par exemple, l'étude faite par le sénateur Joseph Biden, président du Comité américain des Affaires étrangères estime ce coût à 100 milliards de dollars. Biden a également affirmé qu'il faudrait 50 milliards de plus pour reconstruire l'Iraq, et que le coût total de la guerre serait donc plus proche de 150 milliards. A présent, il semble que l'invasion a été un succès et que l'on a réussi à rester dans le cadre fixé par les estimations. Cependant, cela n'effacera pas les tragédies qui ont marqué le déroulement de la guerre, et cela ne justifie pas qu'on utilise ces ressources pour la guerre au lieu de les mettre au service de la prospérité du peuple américain. Pour les faucons de l'administration Bush, une facture de 100 milliards de dollars ne représente pas grand-chose. Pourtant c'est trois fois plus que le budget consacré à l'éducation des enfants âgés de 0 à 12 ans, quatre fois plus que le budget national consacré aux relations extérieures ; une telle somme pourrait couvrir les dépenses de santé de tous les jeunes Américains ne possédant pas d'assurance santé pendant 5 ans. Voilà qui donne à réfléchir: cette somme sert à financer une invasion qui coûte la vie à des milliers de gens alors qu'elle pourrait servir à améliorer le niveau de vie de tous les Américains. Par ailleurs, comme ces estimations ont été calculées sur la base de conditions idéales, de nombreux militaires retraités et experts de la défense disent que les coûts vont augmenter si on prend en compte les risques potentiels qui peuvent se manifester après l'invasion. Les guerres menées par l'Amérique dans le passé montre que le coût final de ces conflits dépassaient de loin le montant prévu. Par exemple, le Secrétaire au Trésor du cabinet de Lincoln estimait que le coût de la guerre civile pour le nord s'élèverait à 240 million de dollars, en réalité, il fut 13 fois plus élevé (3.2 milliards). Dans le budget de 1966, 10 milliards de dollars avaient été prévu pour la guerre du Vietnam, dont on pensait qu'elle s'achèverait à la fin de l'été 1967. Mais la guerre dura jusqu'en 1973, et son coût direct se situe entre 110 et 150 milliards de dollars.26 De plus, 47.000 soldats américains sont morts sur le front, 11.000 dans des circonstances diverses, et 303.000 au total ont été blessés. Plus d'1 million de civils vietnamiens ont perdu la vie, 225.000 soldats ont été tués et 570.000 blessés.27 Ces exemples montrent que le coût de la guerre peut devenir une spirale qui échappe à tout contrôle quand les choses ne se passent pas comme prévu. Par conséquent on doit empêcher le déclenchement de nouvelles guerres et invasions car les pertes humaines et financières peuvent augmenter de façon dramatique pour les deux parties. De plus, on ne peut créer un ordre démocratique, pacifique et modéré dans le Moyen-Orient en utilisant la voie de la guerre ainsi que l'administration Bush cherche à le faire. Même si l'on obtient un succès sur le plan militaire, il est quasi impossible de maintenir un ordre et une paix durable de cette façon. Gagner une guerre sur le champ de bataille ne suffit pas forcément à contrôler et gouverner une région. Ce qui se passe généralement après une invasion en est une très bonne preuve. Le Moyen-Orient se trouve dans un équilibre précaire. L'histoire montre qu'il est hautement improbable que des puissances étrangères réussissent à maintenir cet équilibre de façon juste et équitable ou parviennent à instaurer un ordre acceptable pour toute la région dans sa grande diversité. Seul un pouvoir qui partage avec la région la même culture et civilisation en est capable. Il doit s'agir d'une autorité centrale qui fédère tous les pays musulmans, une entité qui reflète et représente leur volonté. Ce sera l'Union islamique qui résoudra non seulement les problèmes du Moyen-Orient, mais aussi tous les litiges qui opposent l'occident au monde islamique. Par conséquent, l'occident, et plus particulièrement, l'Amérique, doit encourager la création de l'Union islamique qui réunira tous les pays musulmans dans une même entité pacifique, tolérante et constructive et coopérera avec lui. Ainsi, l'Amérique aura en face d'elle une organisation politique fiable avec laquelle elle pourra dialoguer et collaborer, qui s'étendra du Maroc à l'Indonésie. De nombreux experts en stratégies et penseurs américains ont souligné ce point ; William Nordhaus, économiste renommé et professeur à l'Université de Yale, déclare dans la rubrique "conclusions et suggestions" de son rapport intitulé "Les conséquences économiques de la guerre en Iraq": D'un point de vue politique, les actions unilatérales, en particulier celles qui sont décidées sans le soutien du monde islamique, risquent de radicaliser les modérés et de galvaniser les radicaux… dans ces pays.28
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