Le 'Irfân Ou la Gnose mystique



4-Al-Harith al-Muhâcibî (décédé en l’an 243 H.) : Ses origines remontent à la ville de Bassora. Il était un compagnon de Junayd. Il fut surnommé al-Muhâcibî en raison de son métier de comptable et de vérificateur. Il était contemporain d’Ahmad Ibn Hanbal, lequel étant fortement opposé au kalâm (scolastique musulmane), le chassa, ce qui éloigna les gens de lui.

5-Junayd al-Baghdâdî : Ses origines remontent à Nahâwand. Les ‘urafâ’  et les soufis l’appelaient «Sayyid al-Tâ’ifah Â» (Le Maître de la secte). C’était un gnostique modéré. Il n’eut pas les écarts langagiers prononcés par d’autres, et ne portait pas les vêtements des soufis, mais ceux des uléma et des faqîh (jurisconsultes). Lorsqu’on lui demanda : «Pourquoi ne portez-vous pas les vêtements des soufis pour leur ressembler? Â», il répondit : «Si je savais que les vêtements ont un effet, j’aurais porté une robe en fer embrasé. En fait ce qui compte ce n’est pas le tissu, mais la brûlure intérieure Â».

Il était le neveu et l’élève d’al-Sirrî al-Saqtî, mais aussi l’élève d’al-Harith al-Muhacibî.

On dit qu’il mourut à l’âge de 90 ans en 297 de l’hégire.

6-Thû-l-Nûn al-Miçrî : Il était égyptien et étudia le fiqh (la jurisprudence) chez le célèbre Mâlik Ibn Anas. Al-Jâmî le surnomma «Le Chef des soufis Â». Il fut le premier à utiliser les symboles pour désigner les termes techniques soufis afin qu’ils ne fussent compris que par les initiés. Dès lors, ce sont ses symboles qui furent utilisés par les soufis, et les concepts gnostiques commencèrent à se faire connaître à travers les poèmes d’amour et les expressions symboliques. D’aucuns soutiennent que Thû-l-Nûn introduisit dans le ‘irfân et le soufisme beaucoup d’enseignements de la philosophie néoplatonicienne.

Il mourut entre 240 et 250 de l’hégire.

7-Sahl Ibn ‘Abdullah al-Tastarî : Il compte parmi les grands ‘urafâ’  et soufis. Il est originaire de Shushtar (en Iran). On lui attribue la paternité d’un groupe de ‘urafâ’  et de soufis –qui adoptèrent comme fondement «la lutte contre soi-même Â»[40][40]- connu sous la désignation de «sahliyyah».

Il rencontra Thû-l-Nûn al-Miçrî à la Mecque. Il mourut en 263 ou 283H.[41][41].              

8-Hussain Ibn Mançûr al-Hallâj : Il était natif  de la ville d’al-Baydhâ’ près de Chirâz (Iran), mais il vécut et grandit en Irak. Il provoqua un grand vacarme sur le ‘irfân et ses écarts langagiers se sont multipliés. Il s’ensuivit que toutes sortes de bruits circulèrent le concernant et il fut accusé de mécréance et pendu sous le règne du calife abbasside al-Muqtadar. D’autre part, les ‘urafâ’  l’accusèrent de divulguer et de répandre leurs secrets. Certains le classèrent dans la sorcellerie, mais les ‘urafâ’  le blanchissent de cette accusation et soutiennent que les propos mécréants qui sortent de sa bouche, tout comme ceux de Bâyazîd, furent prononcés par eux pendant leur état d’ivresse et d’anéantissement spirituels. Les ‘urafâ’  l’appellent «le martyr Â». Il fut exécuté en l’an 306 ou 309 de l’hégire[42][42]  


Questions (Leçon 4)



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