Le 'Irfân Ou la Gnose mystique



Le but  du gnostique         

·            « Le gnostique recherche Allâh et rien que Lui. Rien ne le pousse à L’adorer et à entrer en communion avec Lui, si ce n’est qu’Il est digne d’adoration et que celle-ci revient exclusivement à Lui. Il ne L’adore ni par le désir d’une récompense ni par la crainte d’une punition. Â»

·            Cela veut dire que le gnostique est monothéiste dans sa finalité et son but, il ne recherche qu’Allâh, et cette recherche n’a pas pour but d’obtenir les bienfaits terrestres ou eschatologiques d’Allâh, autrement son but serait ces bienfaits eux-mêmes, et Allâh ne serait pour lui qu’un moyen de les atteindre, comme si sa vraie déité était son propre soi, lequel désirerait ces bienfaits, et pour la satisfaction duquel il tente de les atteindre.

·            Or, le gnostique ne veut rien qui ne soit uniquement pour la Face d’Allâh : lorsqu’il recherche les bienfaits d’Allâh, c’est uniquement parce qu’ils émanent de Lui et qu’ils font partie de Sa Grâce, de Sa Bonté et de Sa Noblesse. Ainsi le non-gnostique veut qu’Allâh soit un moyen d’atteindre Ses bienfaits, alors que le gnostique désire ces bienfaits pour la Face d’Allâh. 

·            Ici une question pourrait se poser : Si le gnostique ne vise rien par son adoration, pourquoi adore-t-il Allâh alors? L’adoration de l’homme n’a-t-elle pas un but précis? À cette interrogation Avicenne répond : le gnostique adore Allâh pour l’une des deux raisons suivantes : 1- Parce qu’Allâh mérite intrinsèquement d’être adoré, et il L’adore donc parce qu’Il est digne d’adoration, tout comme lorsque quelqu’un complimente un individu ou quelque chose pour une excellente qualité qu’il possède, et si l’on lui demandait quel avantage tirerait-il de ce compliment, il répondrait : je ne l’ai pas complimenté pour autre chose que son mérite de ce compliment. Un tel compliment mérité est prodigué à tous les héros dans tous les domaines. 2- Le second but de l’adoration est qu’elle est en soi une bonne chose, car en tant que lien entre le serviteur et son Créateur, l’adoration mérite d’être accomplie, et il n’est pas nécessaire qu’elle soit toujours associée à la convoitise ou à la peur. En témoigne ce que dit l’Imâm ‘Alî dans sa célèbre parole adressée à Allâh : «Ô mon Dieu, je ne T’ai pas adoré par peur de Ton Enfer, ni par désir de Ton Paradis, mais parce que je Te trouve digne d’adoration. Â»

·            Le Premier stade

·            Le premier stade du voyage spirituel des gnostiques est ce qu’ils appellent eux-mêmes «irâdah ارادة » (intention), laquelle signifie l’émergence d’un ardent désir et un vif souhait chez l’aspirant gnostique de se maintenir ferme sur la voie qui mène à la Vérité et qui pousse l’âme à atteindre son véritable but. Ce désir peut être suscité par raisonnement rationnel ou par la foi.

·             Il est nécessaire ici d’expliquer la première étape du voyage spirituel (al-sayr wa-l-sulûk), laquelle renferme en puissance l’ensemble de la gnose mystique et elle en constitue la clé de voûte.

·            En effet, les gnostiques s’appliquent avant tout à expliquer un fondement dans les termes suivants : «Les fins sont le retour aux débuts Â» ou il y a seulement deux voies dans lesquels la fin peut être exactement le commencement.

·            En d'autres termes, le retour de la fin vers le début implique deux hypothèses :



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