Le 'Irfân Ou la Gnose mystique



·            1- Une chose se meut sur une ligne droite puis retourne -après avoir atteint un point déterminé- sur la même ligne vers le point du départ. Or, il est démontré en philosophie qu’un tel mouvement (parcours) requiert un arrêt même s’il n’est pas perceptible, en plus de deux mouvements dans deux sens opposés et contraires.

·            2- Un objet se meut sur une courbe dont tous les points sont à égale distance d’un point particulier, ou en d’autres termes, le mouvement se fait sur la circonférence d’un cercle, auquel cas l’objet finit par arriver obligatoirement au point de départ. De même, cet objet mouvant sur l’arc du cercle arrivera dans son mouvement à un point qui soit le plus loin du point du départ, point qui est lié avec celui-ci par le diamètre du cercle, et dès que ledit objet atteint ce point, il entamera son mouvement de retour vers le point de départ sans marquer un arrêt ou une pause.  

·            Les gnostiques dénomment le mouvement qui va depuis le point de départ jusqu’au point le plus loin de lui sur l’arc du cercle «l’arc descendant Â» et celui qui va du point le plus loin au point du départ, «la courbe ascendante Â».

·            Les théosophes (falâsefah) définissent la courbe descendante comme le principe de causalité, alors que les gnostiques l’appellent le principe de manifestation  (épiphanie divine). Quoi qu’il en soit, le mouvement des objets dans la courbe descendante se fait comme si quelqu’un les pousse en avant, tandis que le mouvement sur la courbe ascendante a une autre forme qu’on peut résumer en le retour de chaque branche à son origine et son point de départ par désir ardent et avec vif intérêt, ou en d’autres termes c’est le retour de tout exilé à sa patrie. Les gnostiques voient que ce désir existe dans toutes les particules de l’Existence, dont l’homme, mais qu’il reste parfois en état latent chez ce dernier à cause de ses préoccupations et ne se manifeste qu’à la suite des stimulants intérieurs. Et c’est cette manifestation qu’on appelle «irâdah» (intention), laquelle est en réalité une sorte de réveil de la conscience (prise de conscience) latente. Abdul-Razzâq al-Kâshânî a défini la irâdah dans le Traité des termes techniques publié dans la marge de «Charh Manâzil al-Sâ’irîn Â» comme étant : «Une braise du feu de l’amour dans le cÅ“ur, qui requiert de répondre à l’appel de la Vérité Â», alors que al-Khawâjah ‘Abdullâh al-Ançârî l’a définie dans «Manâzil al-Sâ’irîn Â» comme étant «la réponse spontanée aux appels de la Vérité Â».      

·            Il est important de noter que la «irâdah Â» présentée comme la première étape, vient en réalité après une série d’autres étapes préliminaires appelées «commencements Â» (bidâyâh), « portes Â» (abwâb), «transactions Â» (mu‘âmalât ) et « Ã©thique Â» (akhlâq), c’est dire que la «irâdah Â» est en fait la première des étapes que les gnostiques dénomment «les principes Â» (uçûl) et dans laquelle la véritable ‘irfân se manifeste clairement.

·            Avicenne entendait par ce qui précède que la «irâdah Â» est un état de l’homme qui –après avoir ressenti la solitude, le dépaysement et la détresse- éprouve un désir d’entrer en communion avec la Vérité afin qu’elle le sorte de sa solitude, de son dépaysement et de sa détresse.      

·            Les exercices spirituels   

·            Après l’étape de l’irâdah, l’aspirant gnostique a besoin d’exercices spirituels qui visent trois objectifs :

·            1-Enlever tout ce qui n’est pas Allâh de son chemin

·            2-Faire soumettre «l’âme incitatrice au mal Â» (al-nafs al-ammârah)[50][50], à «l’âme apaisée Â» (al-nafs-al-mutma’innah)[51][51]       



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