LA QUESTION DE L'IMAMAT



Comment ont-ils pu dire alors que l'Envoyé de Dieu n'a choisi personne comme son successeur avant sa mort?
D'autre part, le choix du troisième calife, n'avait pas été fait conformément à une règle coranique ou prophétique, et ne s'appuyait pas non plus sur la "vox populi"; et s'il appartenait au calife de désigner de son vivant, son successeur, pourquoi a-t-il délégué cette charge à un Conseil de six personnes?

Si le choix de l'imam était un droit de la communauté, en vertu de quel argument religieux, le deuxième calife lui a-t-il enlevé ce droit?
Plus encore, devrait-il se permettre de remettre ce droit dans les mains des six personnes qu'il avait choisis lui-même et qui ne pouvaient par conséquent pas être les représentants du peuple?
Le Coran n'ordonne-t-il pas au Prophète même de consulter ses Compagnons?85

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CHAPITRE 9


Des arguments sans valeur

L'ambiance qui régnait dans la Saqîfa (salle de réunion) de Banou Sâ'ïda était telle que même les médiateurs les mieux intentionnés n'auraient pas pu faire triompher la vérité qui se trouvait alors écartée.

Les protagonistes n'appuyaient pas leurs revendications sur des arguments tirés du Coran et de la Sunna. Loin de là, chacun tentait de faire valoir ses prétentions par des discours et des manoeuvres purement profanes, n'invoquant nullement une autorité de religion, n'exhortant même pas à la piété et à la dignité.
Il n'y avait pas un seul homme qui pût se prévaloir d'une connaissance profonde de l'islam, d'une perfection morale et religieuse, lui permettant d'exercer à bon droit la charge de chef des musulmans.
Il y avait bien entendu quelques hommes qui jouissaient d'antécédents louables en tant que compagnons du Prophète mais cela ne les habilitait pas à faire acte de candidature à la charge suprême.

Les propos échangés entre les compagnons étaient blâmables, et ne témoignaient d'aucun respect mutuel; ils laissaient éclater au grand-jour des haines enfouies, des rivalités tribales que l'on croyait éteintes, des désirs de vengeance impitoyables. Tout cela était indigne d'un Croyant.
Sa'd ibn Ubâda, chef des Ansârs s'adressa ainsi à ses partisans:
"Ô vous les Ansârs, vous avez des antécédents dans la religion; et un mérite dans l'islam auxquels ne peut prétendre aucune autre tribu arabe.

L'Envoyé de Dieu a vécu parmi les siens pendant plus de dix ans, les appel ant au culte du Miséricordieux, et à se débarrasser de l'idolâtrie, mais peu de gens de son peuple ont cru en lui. Mais, j'en j'ure par Dieu, ils ne pouvaient ni défendre l'Envoyé de Dieu et connaître sa Religion, ni assurer leur propre défense- jusqu'à ce que Dieu voulut vous privilégier, vous amenant l'honneur, et vous accordant Sa faveur spéciale, en vous donnant la.foi en Lui et en Son Envoyé, pour aller à son secours et ausecoursde ses compagnons, et pour renforcer sa religion, et combattre Contre Ses ennemis.

Vous étiez plus durs que tout autre, envers celui d'entre vous qui ne le suivait pas, et plus résolus que tout autre contre ses ennemis, jusqu'à ce que tous se soient ralliés à la cause de Dieu, de gré ou de force..."
Sa'd conclut ainsi son discours:
"Unissez-vous donc pour vous emparer de la succession (du Prophète), car vous en êtes les plus dignes des hommes, et les mieux placés pour cela."86



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