LA QUESTION DE L'IMAMATCette tentative du Prophète -que rapportent les sources sunnites et chiites, et sur l'authenticité de laquelle elles s'accordent- est la preuve la plus éloquente du souci qu'avait le Prophète, dans les derniers instants de sa vie, d'assurer la continuité de l'islam, et des dangers qui allaient menacer cette religion après sa mort. * * * C'est le moment, ici, de rappeler que dans les religions antérieures à l'islam, tous les prophètes avaient à leurs côtés des "héritiers", des hommes qui après leur mort, eurent la responsabilité de préserver le contenu et le sens de leur mission. * * * CHAPITRE 3 La désignation de Ali, comme Chef des musulmans L'intérêt de l'islam commandait qu'après la mort du Prophète, les rênes des affaires de la communauté soient confiés à un chef doté d'une grande sagesse et capable de poursuivre l'oeuvre entreprise par le Prophète, faute de quoi les esprits fraîchement libérés de l'Ignorance, seraient tentés d'introduire des éléments de déviation, compromettant le sens même de la religion islamique. Beaucoup de preuves historiques nous attestent que le Prophète avait non seulement conscience de l'importance de la question, mais qu'il l'avait résolue publiquement à son retour du pèlerinage d'Adieu, le 18 du mois de Dhul Hidja, en désignant -sur ordre de Dieu- son légataire universel et son successeur, et en indiquant par cela-même les moyens et voies pour assurer la poursuite de son mouvement, et le bonheur de la justice et la prospérité de la communauté musulmane. * * * Lors de la dixième année de l'Hégire, qui vit le terme de sa mission terrestre, le Prophète avait décidé de diriger ce grand rassemblement des pèlerins à la Mecque. L'honneur d'accomplir ce pèlerinage en compagnie de leur Prophète et guide, fut à l'origine de la participation de dizaines de milliers de la première génération de musulmans. Tout le monde était là , venus de tous les coins de l'espace islamique d'alors; il en fut même qui se rendirent d'abord à Médine pour avoir l'insigne privilège de se joindre à la caravane du Prophète en partance vers la Mecque, pour y accomplir ce grand devoir religieux du Hadj qui incombe à tout musulman ou musulmane qui en a les moyens et la force physique.
|