LA QUESTION DE L'IMAMATNous voyons bien qu'il ne s'agit plus de recherche de la vérité et de la science, mais d'une tentative délibérée de semer la discorde entre les musulmans. Au lieu de donner la priorité à l'islam, au Coran et à la Qibla (direction de la prière vers la Mecque, de tous les points du monde), ces gens s'emploient à semer la zizanie, inconscients qu'ils sont en train de saper les fondements de l'islam. * * * Précisons ici quelques points de ce qui précède: Les chiites n'ont constitué une secte à part qu'après la disparition du Prophète, lorsqu'ils durent, dans l'intérêt de l'islam, désavouer certaines innovations introduites par des compagnons du Prophète, compagnons dont le mérite s'est du même coup dégradé. Les chiites ne pouvaient pas se taire indéfiniment Le plus grand sacrifice qui fut consenti par des hommes pour sauver l'Islam, eut lieu à Karbala, le jour où l'Imam Hussein et ses compagnons affrontèrent les troupes de la sédition omeyyade. Le sacrifice de Hussein permit de réveiller de leur léthargie de nombreux musulmans, et grâce à lui, le chiisme allait recevoir des énergies nouvelles. * * * Dans l'assemblée de la Saqîfa, où s'étaient réunis les compagnons du Prophète pour désigner son successeur,les chiites ont fait entendre leur voix; ils ont refusé de prêter allégeance au candidat Abou Bakr. Ils ont rappelé les nombreuses occurences où le Prophète avait désigné Ali comme son successeur. Et ils ont refusé de se rallier à la majorité, car on ne peut décider d'un principe religieux par la majorité. Après la mort du Prophète, la question principale fut de désigner un chef pour les musulmans, au sens habituel du mot, et non un imam, au sens spécifique d'héritier de la science prophétique ayant à sa charge de la défendre et de la transmettre. Dans l'assemblée de la Saqîfa, on ne parla pas d'imamat, mais seulement de désigner un chef à la communauté. Mu'awiyya sera le premier à se donner le titre d'imam! Même dans les livres sunnites, on parle de califes, mais dès qu'il s'agit de Ali et de ses enfants Hassan et Hossein, on emploie le terme d'imam. Dans les livres de politique et de théologie dogmatique, on parle d'imam et non de calife.
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