LA QUESTION DE L'IMAMAT
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Le Prophète de l'islam recevait la révélation coranique et la transmettait aux gens. Mais il avait aussi la fonction d'organiser la vie sociale, politique et privée des gens conformément aux enseignements divins. Il était par conséquent un chef politique, responsable de l'exécution des lois religieuses. Il désignait les gouvernants, les juges et les commandants de l'armée. Il distribuait les richesses, les prises de guerre, levait l'impôt et en affectait les recettes conformément à la volonté divine et rendait la justice.
Les musulmans observaient les faits et gestes de l'Envoyé de Dieu et ils n'ont pas tardé à se rendre compte que ces faits et gestes expliquaient le Coran, le rendaient plus facile à comprendre. En la personne du Prophète, se réunissaient les trois pouvoirs: il était la source de la Loi, la source de la Justice, et le chef de l'exécutif. Après sa mort, ce qui sera la cause de contestation, de querelle et même de guerre entre les musulmans, ce sera la divergence au sujet de sa succession, non en tant que Prophéte, mais en tant que chef de la communauté musulmane.
Ceux qui ont voulu accéder à la direction des affaires des musulmans, ne prétendaient nullement avoir une fonction prophétique; ils ne réclamaient même pas le titre d'imam. Ils affirmaient tout au plus leur volonté de prendre en main les rênes du pouvoir et de l'administration des affaires des musulmans, de peur de voir la société musulmane se disloquer, et les arabes à leurs superstitions.
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CHAPITRE 12
Qui sont les détenteurs du pouvoir religieux?
La question de savoir qui doit détenir le pouvoir dans la société musulmane a dès l'origine été des plus controversées. C'est cette question qui a divisé les musulmans, après la mort du Prophète. Chacun se déclarait prêt à assumer la grande charge de diriger la société musulmane et de prendre "l'affaire" en main. Voyons à présent ce que l'on entend par le mot "affaire" et à qui doit être confiée "l'affaire". Lorsque Abou Obeyda ibn al-Jarrâh s'est rendu auprès de Ali après l'investiture d'Abou Bakr et lui a conseillé de confier "l'affaire" (le amr) aux plus âgés qui ont plus d'expérience de la vie, et une meilleure connaissance des affaires, il n'entendait rien d'autre par le mot "affaire", que la dignité de commandement, et de chef de la communauté musulmane.
Le Coran ordonne aux Croyants: "Ô vous qui croyez! Obéissez à Dieu, au Prophète et à ceux d'entre vous qui détiennent le commandement! Et si vous divergez au sujet d'une chose, renuvoyez-là à Dieu et au Prophète; si vous croyez en Dieu et au jour Dernier. C'est préférable et mmeilleur commme interprétation.
Coran, sourate Les Femmes (An-Nisâ'), verset 59
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