Livre sur l'Imam Hassan (A.S)«Parmi les reproches qu'on a fait à 'Othman: les dons et les biens qu'il prodigua à ses proches (...). On dit qu'il offrit à Sufiyân Ibn Harb deux cent mille dirhams et à al-Hârith Ibn al-Hakam, son beau-fils, cent mille dirhams pris dans la Trésorerie».[147] Aboul A'lâ al-Mawdoudi écrit encore sur le même sujet: «Ce qu'on reprochait à 'Othman était d'accorder à ses proches des privilèges. Par exemple le fait d'avoir offert à Marwân le cinquième (soit 500 mille dinars) d'un butin africain (...). Sur ce sujet Ibn al-Athir écrit: Lorsque 'Abdullah Ibn Abi Sarh apporta le cinquième d'un butin africain, Marwân le lui acheta 500 mille dinars dont 'Othman lui avait fait cadeau (...). Selon certains, 'Othman' offrit le cinquième du butin de l'Afrique à 'Abdullah Ibn Sa'ad, selon d'autres à Marwân Ibn al-Hakam. Mais il est apparu qu'il donna le cinquième du butin de la première razzia à 'Abdullah et le cinquième de celui de la deuxième razzia - où toute l'Afrique fut conquise - à Marwân».[148] Ainsi, confortés par l'ensemble des prérogatives précitées qu'ils ont acquises pendant les 12 ans du Califat de 'Othman, au détriment des Compagnons, les Tulaqâ' réussirent peu à peu à vider l'Expérience islamique de son sens et de son contenu réel, à la dévier de sa voie initiale, à répandre leurs moeurs au relent jâhilite, à semer la confusion dans les esprits, et à renverser la situation à leur profit: désormais ce n'étaient plus eux qui n'avaient pas qualité pour présider à la destinée de la Ummah, mais ceux-là mêmes qui s'inquiétaient à juste titre de leur présence à la direction de l'Etat islamique, c'est-à -dire les représentants légaux du Message et les Compagnons pieux du Prophète. Tous les facteurs ont été réunis pour que la confusion et la corruption s'installent durablement dans le corps de la Ummah. Durant les 12 années du Califat de 'Othman, les Tulaqâ' ont eu largement le temps de construire une piste de déviation. Ils attendaient la première occasion pour l'officialiser. L'assassinat de 'Othman; la leur offrira. Avant la mort de 'Othman, ils s'abritaient derrière la protection califale pour donner une légitimité à leurs pratiques déviationnistes, et réduire au silence les défenseurs légitimes de la ligne du Prophète; après son assassinat, c'est la vengeance du sang du Calife qui leur servira de prétexte pour maquiller leur déviation en légitimité, ou en d'autres termes pour justifier et légitimer leur rébellion islamiquement illégale contre le nouveau Calife, l'Imam 'Alî, rébellion qui n'avait pour but que la scission immédiate du territoire qu'ils contrôlaient directement, et sa transformation en une base de départ pour la conquête définitive de tout l'Etat islamique, lequel était déjà intoxiqué par leurs murs et en conséquence réceptif et perméable à leurs vues jahilites. Quand l'Imam 'Alî accéda au Califat, il était conscient de l'ampleur de la corruption et de l'étendue de la déviation. Il savait que les Il lui fallait donc parer au plus pressé pour préserver l'avenir du Message. Incarnation de la ligne Il reprit alors la ligne tracée par le Prophète pour l'accentuer, la souligner ou lui donner un prolongement afin qu'elle ne soit pas définitivement éclipsée par la piste de déviation vers laquelle les Tulaqâ' avaient détourné la Ummah. Dans toutes les mesures qu'il a prises et toutes les actions qu'il a entreprises pendant son gouvernement, dans toutes les batailles qu'il a engagées contre les déviationnistes, un souci principal dominait et se dégageait: appliquer avec rigueur les lois islamiques et les principes du Prophète et faire prévaloir les règles de la morale islamique.
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