Livre sur l'Imam Hassan (A.S)Ce qui est cependant sûr, c'est que Mu'âwiyeh, d'après certains historiens, dont al-Tabari et Ibn al-Athir, a envoyé à al-Hassan une feuille blanche en bas de laquelle il avait apposé son estampille, ainsi qu'une lettre dans laquelle il a écrit: «Pose les conditions qui te conviennent dans cette feuille que j'ai signée, je les accepterai».[151] Quant aux conditions que l'Imam al-Hassan a posées dans cette feuille, elles ne sont souvent mentionnées que négligemment, partiellement ou incomplètement par les historiens, sans doute parce que Mu'âwiyeh, avait annoncé dès qu'il s'est emparé du pouvoir, qu'il n'en respecterait aucune. Toutefois, les spécialistes de la biographie de l'Imam al-Hassan, qui ont procédé à une étude comparée des différentes versions nuancées ou incomplètes des clauses du Traité, s'accordent pour nous les présenter sous la forme suivante: Article premier: Al-Hassan remet le pouvoir à Mu'âwiyeh à condition que ce dernier applique le Coran et la Sunna du Prophète et suive la voie des Califes pieux. Article Deux: Al-Hassan succédera à Mu'âwiyeh après sa mort. S'il lui arrivait malheur, c'est son frère al-Hussayn qui prendrait sa place. Il ne revient pas à Mu'âwiyeh de désigner qui que ce soit pour sa succession. Article Trois: Mu'âwiyeh doit s'abstenir d'injurier Amir al-Mu'minine, 'Alî, surtout lors de la prière, et il ne doit dire de lui que du bien. Article Quatre: Exclure les sommes se trouvant dans la trésorerie de Kûfa - soit cinq "mille mille" dirhams - des biens soumis à la passation du pouvoir (...) Article Cinq: Les gens doivent pouvoir vivre en sécurité là où ils se trouvent sur la Terre de Dieu: que ce soit en Syrie, en RENONCER AU POUVOIR ET NON À LA KHILÂFAH
Après la conclusion de ce traité de réconciliation que l'Imam al-Hassan n'avait accepté qu'à contre-coeur et faute de combattants, les Musulmans notamment ceux qui se trouvaient dans le camp du Calife légal ne tardèrent pas à prendre conscience du virage de l'Expérience islamique que le nouveau souverain de la nation islamique était en train d'amorcer. On commença à entendre par ci et par là des grognements de protestation ou de reproche contre la signature de ce traité même et surtout parmi ceux qui jusqu'à la veille ne cessaient de grommeler chaque fois que l'Imam les incitait au combat.
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