Livre sur l'Imam Hassan (A.S)En dénigrant l'Imam 'Alî, les ex-Tulaqâ' voulaient atteindre indirectement le Prophète et défigurer cet islam qu'il avait apporté et qui avait eu raison de leur leadership et les avait réduits pendant longtemps au rang "d'amnistiés", de "cur à rallier". Les Omayyades avaient un esprit tribal et revanchard tenace. En s'emparant du pouvoir, ils ont pris leur revanche sur les Compagnons du Prophète. Mais leur revanche ne serait pas complète tant qu'ils n'auraient pas repeint aux couleurs jahlites cet Etat islamique que le Prophète avait édifié aux dépens de leur ancienne gloire et tant qu'ils n'auraient pas effacé la brillance qu'il avait donnée à son édifice. Pour assouvir sa soif de vengeance, Mu'âwiyeh ne pouvait pas s'en prendre directement à l'oeuvre et à la personne du Prophète, bien qu'en privé, il ne retînt pas toujours sa rancur enfouie. On se rappelle à cet égard avec quelle amertume il se plaignait que les Musulmans évoquent cinq fois par jour (dans les cinq prières quotidiennes) le nom de ce que, lui, appelait, "le frère de Hâchim" (le Prophète ) alors qu'on n'y disait pas un mot sur son cousin 'Othman![192] Par contre, lorsqu'il s'attaquait à l'Imam 'Alî, il n'était pas difficile de saisir ce qu'il pensait du Prophète. Ecoutons à cet égard l'échange de propos suivant, entre Mu'âwiyeh et 'Abdullah Ibn 'Abbas, le cousin du Prophète et de l'Imam 'Alî: Mu'âwiyeh: (...) Nous avons décrété publiquement l'interdiction d'évoquer les vertus de 'Alî et de sa famille. Retiens donc ta langue, ô Ibn 'Abbas! Ibn 'Abbas: Quoi! Oses-tu nous interdire la lecture du Coran? Mu'âwiyeh: Non. Ibn 'Abbas: Nous interdis-tu donc de l'interpréter?
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