Livre sur l'Imam Hassan (A.S)Les Compagnons s'étonnaient souvent de ce traitement hors du commun que le Prophète réservait à son petit-fils et de l'attachement exceptionnel qu'il éprouvait pour lui, et ils ne manquaient pas de le lui faire remarquer. Le Messager de Dieu saisissait chaque fois l'occasion pour souligner à leur attention la place toute particulière qu'al-Hassan occupait dans son coeur et la nécessité pour les Musulmans d'en tenir compte. Selon Abou Bakr, cité par al-Hâfidh Abi Na'îm: «Un jour pendant que le Prophète (Ç) conduisait notre prière, al-Hassan, petit enfant à l'époque, est venu monter tantôt sur son dos tantôt sur son cou le Prophète (Ç) l'enlevait alors très doucement. Lorsqu'il finit sa prière, les fidèles lui dirent: "Ô Messager de Dieu! Ce que tu fais pour cet enfant tu ne le fais pour personne d'autre!". Le Prophète (Ç) répondit: "Celui-ci (al-Hassan) est mon bouquet de fleurs"».[27] Si l'amour inégalé du Prophète (Ç) pour son petit-fils s'exprimait tantôt par des baisers, des caresses et par toutes sortes de dorlotement, tantôt par une nourriture spirituelle consistent, comme nous l'avons vu à plusieurs reprises, en des supplications[28] qu'il adressait à Dieu en sa faveur, ou en des formules sacrées qu'il lui inculquait en les soufflant dans ses oreilles[29], cet amour, le Messager de Dieu (Ç) l'exprimait parfois par des gestes paternels encore plus pathétiques; par exemple, en trempant de sa salive les lèvres d'al-Hassan pour étancher ou tromper sa soif. C'est ce qui se produisit un jour de l'an de la soif où Fâtimah al-Zahrâ' angoissée par la souffrance de ses deux enfants haletants de déshydratation, les apporta à leur grand-père, lequel faute de mieux, leur offrit sa langue pour qu'ils la sucent et se soulagent. Ce geste montre d'ailleurs une autre facette de la grande affection du Prophète pour al-Hassan. En effet si une immense joie emplissait le coeur du Prophète chaque fois qu'il voyait son petit-fils jubilant, une immense tristesse lui fendait le coeur chaque fois qu'il le sentait souffrant. C'est pourquoi dès qu'il entendait al-Hassan ou son frère pleurer, il appelait Fâtimah al-Zahrâ', en lui disant: «Pourquoi cet enfant pleure-t-il? Ne sais-tu pas qu'il m'est pénible de le voir pleurer».[30] D'autre part le Prophète (Ç) se sentait si attaché à son petit-fils qu'il supportait difficilement de s'en séparer lorsque les circonstances de l'appel exigeaient qu'il s'absentât. Aussi tenait-il à amener avec lui al-Hassan et son frère au moins pendant ses courts déplacements, les mettant sur sa monture, l'un devant lui, l'autre derrière, évitant ainsi qu'ils ne lui manquent et qu'il ne leur manque durant son absence. Les cajoleries auxquelles al-Hassan a eu droit de la part de son grand-père étaient si fréquentes qu'elles restèrent gravées dans la mémoire de tous ceux qui avaient eu le privilège de fréquenter le Prophète. Ainsi Abou Hurayrah rencontrant un jour al-Hassan, bien après la disparition de son grand-père, le saisit et dit: «Laisse-moi t'embrasser là où j'ai vu le Messager de Dieu (Ç) t'embrasser», et l'embrassant sur le nombril, il témoigne: «J'ai vu de mes propres yeux al-Hassan tenir de toutes ses mains celles du Prophète (Ç) et poser ses pieds sur les siens; et j'ai entendu alors de mes propres oreilles le Prophète lui réciter cette berceuse: "Petit nain, petit nain..."; après quoi al-Hassan escaladait (le corps du Prophète) jusqu'à ce qu'il posât ses pieds sur la poitrine de son grand-père, lequel l'embrassait sur sa bouche». L'IMAM AL-HASSAN DANS LA SUNNAH ET SA PLACE
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