Livre sur l'Imam Hassan (A.S)Le régime omayyade, se sentant de plus en plus agacé et menacé par la persistance de foyers de résistance à ses vues et ses agissements, procéda ensuite à l'élimination de Compagnons Hojr Ibn 'Adi... - et de chefs des partisans d'Ahl-ul-Bayt (la Famille du Prophète ). Mu'âwiyeh décida enfin de se débarrasser de l'Imam al-Hassan lui-même pour préparer la transmission de son pouvoir à son fils Yazid et transformer ainsi l'Etat islamique qu'il avait usurpé "provisoirement" en un règne héréditaire omayyade irréversible. Selon Abou al-Faraj: «Mu'âwiyeh a voulu qu'on prête serment d'allégeance à son fils Yazid. Ce qui le gênait le plus, c'était la présence d'al-Hassan et de Sa'ad Ibn Abi Waqqâç. Aussi leur administra-t-il un poison dont ils mourront».[213] Selon al-Cheikh al-Mufid (dans "Al-Irchâd")[214] «...Dix ans après son accession au pouvoir, Mu'âwiyeh ayant décidé d'obtenir pour son fils Yazid la prestation de serment d'allégeance, envoya un poison à Ja'dah Ibn al-Ach'ath, la femme d'al-Hassan et lui demanda de l'administrer à son mari. En contre-partie, il lui donna cent mille dirhams et lui promit de la remarier à son fils Yazid (...). Après quarante jours d'agonie, al-Hassan mourut des suites de cet empoisonnement au mois de Çafar de l'an 50 de l'hégire, à l'âge de 48 ans. Sa Khilâfah (Imamat) a duré 10 ans. Son frère et héritier présomptif, al-Hussayn se chargea de son ravage rituel, sa mise en bière et son inhumation auprès de sa grand-mère, Fâtima Bint Asad... à Baqî'...».[215] Jusqu'au dernier moment de sa vie bénie, l'Imam al-Hassan ne s'est pas départi de son souci d'épargner à la Ummah une effusion de sang inutile et de sauvegarder la vie de ceux qui devraient défendre après Lui l'intégrité du Message. Selon Omar Ibn Is-hâq (cité par 'Isâ Ibn Mahrân), lorsqu'al-Hussayn demanda à al-Hassan avant de mourir, qui lui avait administré le poison, ce dernier lui répondit: «Et que veux-tu lui faire? Le tuer? Si c'était lui (Mu'âwiyeh), Dieu est plus terrible que toi dans le châtiment. Et si ce n'était pas lui, je ne voudrais nullement qu'un innocent pâtisse de ma mort».[216] Selon Ziyâd al-Makhariqî: Lorsqu'al-Hassan fut sur le point de rendre l'âme, il convoqua al-Hussayn et lui dit: «Mon frère! Je te quitte pour rejoindre mon Seigneur. On m'a administré un poison. Je sais qui l'a fait, et je laisse à Dieu - Le Très-Haut - le soin de le juger(...). Si je meurs, (...) apporte-moi sur mon lit au tombeau de mon grand-père le Messager de Dieu (Ç) pour lui renouveler ma fidélité. Puis ramène-moi au tombeau de ma grand-mère (...) pour m'y inhumer. Sache mon frère qu'ils (les Omayyades) croiront que vous voudrez m'inhumer dans le tombeau du Messager de Dieu (Ç) et ils s'y opposeront. Je t'adjure donc de ne pas laisser le sang se répandre à cause de moi...».[217]
|