Livre sur l'Imam Hassan (A.S)Et à quelqu'un d'autre, il précisa: «Je les[156]laisse s'entre-déchirer entre eux pour le pouvoir de ce bas-monde. Je n'en ai pas besoin».[157] Dans un discours prononcé en présence de Mu'âwiyeh il souligna clairement la différence entre le "pouvoir" qu'il avait laissé à ce dernier et le droit au Califat qu'il lui avait refusé: «Celui qui doit sa place à l'injustice, qui a suspendu les Traditions, qui a pris le bas-monde pour père et mère n'est pas un calife. C'est un roi qui a obtenu un pouvoir et s'en est réjoui (...) Et comme le dit Dieu - Le Très-Haut -: "Ceci est peut-être une tentation... et une jouissance temporaire, pour un certain temps" (Coran, Al-Anbiyâ', 21: 3)».[158] Et dans un discours prononcé lors d'une réunion à Kûfa: «... Mu'âwiyeh a prétendu que je pensais qu'il était qualifié pour le Califat, pas moi! Or il a menti. Nous (Ahl-ul-Bayt) sommes les mieux placés parmi les gens pour diriger les Musulmans, et ce selon le dire du livre de Dieu - Le Très Haut - et de son Prophète».[159] Ce refus de l'Imam al-Hassan de consacrer Mu'âwiyeh calife légal des Musulmans est confirmé par le fait qu'il lui impose dans la première clause du Traité d' "appliquer le Livre de Dieu et la Sunna de son Messager", ce qui sous-entendait que Mu'âwiyeh n'était pas considéré comme étant a priori qualifié pour le faire, alors que c'est une qualité inhérente à tout véritable Calife. En outre, d'après al-Kulayni, al-Hassan a posé comme condition de sa cession du pouvoir, qu'on n'appelle pas Mu'âwiyeh "Commandeur des Croyants", comme on le faisait pour le Calife; et selon al-Çaduq: «Al-Hassan a posé comme condition à Mu'âwiyeh que l'enregistrement de témoignage ne se déroule pas chez lui»,[160] ce qui implique la non-reconnaissance de la qualité de calife à Mu'âwiyeh. A ceux qui (aussi bien les détracteurs que les partisans de l'Imam al-Hassan) avaient mal compris le sens exact de ce Traité, sa pertinence à court terme et sa portée à long terme, en raison de leur ignorance de la vision historique et lointaine dans laquelle le petit-fils du Prophète considérait l'acheminement du Message, l'Imam Muhammad al-Bâqir[161] dira quelques décennies plus tard (à propos de ce même Traité): «Par Dieu, ce que al-Hassan Ibn 'Alî a fait était meilleur pour cette Ummah que le lever du soleil».[162] Oui, ce que l'Imam al-Hassan a fait était d'autant plus capital pour l'histoire et l'avenir du Message qu'il a pu empêcher la déviation de déformer et défigurer à jamais le visage de l'Islam.
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