Livre sur l'Imam Hassan (A.S)»Yahya Ibn Mo'în dit: "Nous aussi, nous disons: Amen". »Abou al-Faraj dit: "Moi aussi, je dis: Amen."»[190] Nous avons vu dans un précédent chapitre combien de péchés et d'accrocs à la morale et à la Charî'a islamiques comportait cet acharnement contre la mémoire de l'une des plus révérées des figures de l'Islam, et ce, selon l'avis même des penseurs musulmans comme Aboul A'lâ al-Mawdoudi qui n'a rien d'un partisan inconditionnel de l'Imam 'Alî. Pourquoi Mu'âwiyeh s'appliqua-t-il à introduire officiellement et avec une telle détermination, cette pratique qui déformait le visage de l'Islam, au nom duquel il gouvernait pourtant la Ummah? «Sans cela nous ne pourrions pas préserver le pouvoir».[191] rétorquait Marwân Ibn al-Hakam. C'est en partie vrai, car on l'a vu, Mu'âwiyeh voulait le pouvoir à tout prix, même au prix du sacrifice des principes islamiques les plus sacrés. Mais le pouvoir, il l'avait désormais! L'Imam 'Alî n'était plus là pour le lui reprendre et l'Imam al-Hassan avait pris l'engagement de le lui laisser pour le restant de sa vie. Pourquoi Mu'âwiyeh a-t-il donc pris le risque de s'en prendre à l'âme de celui qui fut "le plus proche du coeur du Prophète", selon l'expression d'al-Mawdoudi, et d'indisposer tous les Musulmans et notamment les plus pieux d'entre eux? Malgré son arrogance Marwân n'a pas osé avouer, ce qui n'était pas encore avouable.
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