Livre sur l'Imam Hassan (A.S)«Le Prophète prenait al-Hassan et l'étreignait en disant: "Mon Dieu c'est mon fils, je l'aime et j'aime celui qui l'aime"».[19] Selon Osâmah Ibn Zayd, cité par al-Tarmathi: «J'ai vu le Messager de Dieu porter al-Hassan et al-Hussayn sur ses hanches en disant: "Ce sont mes deux fils et les deux fils de ma fille je les aime! Aime-les donc et aime ceux qui les aiment!"».[20] Comme on le voit à travers ces témoignages et les témoignages qui suivent, le Prophète aimait tellement al-Hassan qu'il ne pouvait pas résister à l'envie de se prêter à des jeux d'enfant avec lui ou à le faire jouer même en présence de personnes étrangères au cercle familial. Pour attirer et amuser le petit al-Hassan, il tirait sa langue dont la rougeur le faisait rire et se précipiter joyeusement et coquettement vers son grand-père, lequel, ravi, l'étreignait en psalmodiant: «Je le protège par les mots divins parfaits contre tout Satan, tout oiseau de malheur et tout mauvais oeil».[21] Ya'lâ Ibn Marrah témoigne à cet égard: «Un jour nous sommes sortis avec le Prophète pour nous rendre à une invitation. Chemin faisant, le Prophète (Ç) apercevant al-Hassan en train de jouer, accourut vers lui devant tout le monde, ouvrit ses bras, laissant l'enfant passer tantôt par ci tantôt par là , s'amusant avec lui et le faisant rire. Il finit par l'attraper, posant l'une de ses mains sur son cou l'autre sur sa tête. Puis l'étreignant et l'embrassant, il dit: "Hassan est de moi et je suis de lui. Dieu aimera celui qui aura aimé al-Hassan"».[22] Même lorsque le Prophète se trouvait en plein devoir religieux ou en pleine réunion publique, il évitait de contrarier son petit-fils et de le priver de son affection, comme s'il voulait signifier à la Ummah que cette affection n'était pas seulement une affaire personnelle. Ainsi, un jour, pendant que le Messager de Dieu faisait une prédication du haut de sa chaire et qu'il vit al-Hassan et son petit-frère al-Hussayn se diriger vers lui en se faufilant entre l'assistance et en trébuchant dans leurs longues chemises qui entravaient leurs pas, il interrompit son prône et descendit de la chaire pour les porter sur ses genoux et s'adressant à l'auditoire, il dit comme pour s'excuser: «Certes, Dieu et Son Messager ont dit la vérité: "Vos biens et vos enfants constituent une tentation pour vous..."»[23] et d'ajouter, comme pour se justifier: «Mais voyant ces deux enfants trébucher en marchant, je n'ai pu m'empêcher d'interrompre ma parole pour les porter».[24] L'enfant al-Hassan, se sentant très dorloté et choyé par son grand-père, ne se privait guère du plaisir de venir jouer avec lui même aux moments les plus délicats de recueillement et de culte. Il montait par exemple sur le dos du prophète lors d'une prosternation (sujûd), le Messager le laissait faire jusqu'à ce qu'il descende de lui-même. Bien plus, pendant une génuflexion (rukû')[25], remarquant que l'enfant essayait de passer entre ses jambes, il les écartait pour lui faire un passage. Parfois, dès qu'il pliait les genoux pour se prosterner, al-Hassan se jetait sur son épaule. Si on essayait de l'en écarter, le Prophète faisait signe de le laisser faire.[26]
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