BILAL d'AFRIQUE



Comme il a été dit plus haut, les notables de la Mecque étaient amers et très perplexes en entendant les échos de l'Appel du Saint Prophète. Ils se dirent les uns aux autres: «La venue de Mohammad (P) à la barre des affaires et la progression de son monothéisme, nous feront perdre notre dignité et notre position aux yeux du peuple de la Mecque et des autres villes, ce qui ne manquerait pas d'entraîner un changement dans la condition de la société. Nous devons donc entreprendre les démarches nécessaires afin de faire taire le plus tôt possible cette voix qui appelle à l'adoration d'Un Allah Unique, et de cette façon nous viendrons à bout de la situation difficile vers laquelle nous nous acheminons».

Afin d'atteindre cet objectif, ils se réunissaient chaque jour dans un endroit précis pour échanger leurs points de vue et trouver par la concertation une solution au problème qui se posait à eux, à savoir comment mettre un terme à l'Appel du Prophète (P).

Cet endroit (Dâr al-Nadwah) était une sorte de parlement de l'époque, où les gens se réunissaient pour résoudre les problèmes qui surgissaient. Les représentants de toutes les tribus arabes et les notables de la Mecque se rassemblaient là et on écoutait attentivement les opinions exprimées par chaque intervenant.(19) Seuls avaient le droit de participer à ces réunions les gens âgés de quarante ans et plus(20) et ceux qui croyaient aux principes de l'idolâtrie et qui étaient opposés au Prophète de l'Islam.

Omayyah, le maître de Bilâl, était l'un de ceux qui assistaient avec assiduité à ces réunions et il prononçait souvent des discours très virulents et menaçants à l'encontre du Prophète, prêchant carrément son élimination, car il était l'un des ennemis les plus farouches de l'Islam et de son fondateur.

Un jour alors que les discussions étaient fort animées, et que chacun des protagonistes présentait son plan d'action et ses suggestions, Omayyah se montra plus arrogant et plus enthousiaste que les autres, croyant avoir un nouveau moyen d'éteindre la lumière de l'Islam à tout jamais. Le voyant ainsi, un homme s'approcha de lui, et s'asseyant à son côté, lui murmura à l'oreille: « Me permets -tu de te dire quelque chose, car je vois que tu parles très impétueusement et que tu as l'air d'être plus sérieux que les autres».

Omayyah répondit avec condescendance: «Il n'y a pas de mal. Parle s'il te plaît. Nous devons être plus actifs que nous ne le sommes actuellement afin de pouvoir mettre un terme à cet état de choses indésirable dans un futur proche».

L'étranger se mit à parler et dit sur un ton d'insinuation: «Si je ne me trompe pas, il y a une condition préalable à la participation à cette réunion, à savoir que tout participant doit être un idolâtre et qu'aucune personne ayant embrassé l'Islam ne doit se trouver dans sa maison».

Omayyah, comprenant que cet homme procédait par insinuation, se mit en colère et dit: «N'ai-je pas rempli cette condition, ou bien quelqu'un qui est lié à moi aurait il ce défaut?»

L'homme répondit: «J'ai reçu une information selon laquelle l'un des esclaves de ta famille avait embrassé l'Islam».

Omayyah, comme tombé des nues s'exclama: «Dans ma maison ?! Mon esclave ? Vraiment dans ma maison?! Quel esclave? J'en ai plusieurs! De qui tiens-tu cette information?! Où l'as-tu entendue? Si cette nouvelle s'avérait fondée, l'esclave en cause paierait de sa vie, mais si elle est fausse, je te punirais sur-le-champ pour cette fausse accusation en te coupant la tête. Il est certain que cette information est sans fondement, car personne dans ma maison n'oserait agir de cette façon».



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