BILAL d'AFRIQUEJuste à ce moment-là le soleil s'était levé à travers les dattiers et avait jeté ses rayons dorés sur les montagnes et les arbres de la ville, créant un très beau paysage animé. Une brise douce soufflait et faisait balancer les dattiers. Le paysage de Médine était agréable à voir. Les émigrants pressentirent la douceur de la paix autour d'eux et furent tellement enchantés qu'ils oublièrent la fatigue et l'angoisse du voyage. Ayant constaté qu'ils étaient arrivés tout près de la ville et qu'ils n'avaient subi aucun mal de la part des ennemis de l'Islam durant leur angoissant voyage, Bilâl et ses compagnons remercièrent Allah et prièrent du fond du coeur: «O Seigneur! Fais de cette terre la base de Ta Religion et accorde-nous la force pour suivre les traces de Ton Prophète(P). Maintiens haut le drapeau de l'Islam et répands sur toute la terre sa lumière, et fais que la révolution islamique soit le modèle de tous les opprimés du monde». Une fois arrivés dans la ville, quelques Musulmans magnanimes et pieux de Médine les accueillirent à bras ouverts. Ils les embrassèrent et leur souhaitèrent la bienvenue. Puis ils les conduisirent vers les maisons de quelques Partisans (Ançâr)(28). Un Problème Climatique Le climat de Médine était lourd et pesant. Parfois des vents suffocants soufflaient. Les gens étaient souvent atteints d'affections telles que le choléra, la fièvre etc... Beaucoup de personnes mouraient chaque année des suites de ces maladies. Les émigrants récemment arrivés n'étant pas habitués au climat de Médine, tombaient plus souvent malades que les autres. Manquant de moyens de confort, souffrant de leur séparation avec les amis et les proches et se sentant étrangers dans la ville de Médine, beaucoup d'émigrants perdirent leur résistance aux maladies. Ce fut notamment le cas de Bilâl. C'était vraiment un grave problème auquel devaient faire face les émigrants au début de leur établissement à Médine. Bilâl qui était très faible, étant à peine sorti des griffes des oppresseurs, tomba malade presque dès son arrivée dans la ville de son exil. Il gardait le lit. Parfois les Musulmans venaient le voir, le consoler et prier pour son rétablissement. La fièvre et les douleurs laissaient Bilâl dans le tourment, et lui rappelaient les souffrances que lui avait fait subir Omayyah. Aussi se mettait-il à se plaindre auprès d'Allah: «Qu'Allah maudisse 'Otbah, Chîbah et Omayyah... qui nous ont acculés à cette situation». Parfois Bilâl récitait en souvenir de l'atmosphère de la Mecque des poèmes: «Le jour où je pourrais convertir ma nuit à la Mecque en une agréable matinée où je verrais de tous les côtés de belles fleurs odoriférantes, ne viendra-t-il pas bientôt? Et verrais-je le jour où je boirais l'eau salubre de cette terre, en promenant mon regard à travers les hautes montagnes de la Mecque?»
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