BILAL d'AFRIQUEAbû Bakr répondit: «Oui, Bilâl». L'expression du visage d'Omayyah changea subitement. Il jeta un regard sévère sur Abû Bakr et dit, sur un ton de surprise: «Es-tu venu dans ce but? Bilâl ne sert plus à rien. Il est devenu apostat et impur. Il est maintenant impudent. Il a perturbé la tranquillité de notre vie. Il ne sert plus qu'à la mort. Je dois le tuer de la pire manière afin que je puisse être soulagé, et pour qu'il serve de leçon aux autres. Tu ne dois pas le laisser perturber ta vie». Abû Bakr répondit: «Je suis prêt à l'acquérir à n'importe quel prix, et si tu préfères avoir un esclave idolâtre en échange, je serai disposé à un tel troc». Omayyah répondit d'une façon plus sèche: «Non! Je ne peux pas accepter ta proposition. Il doit mourir dans cette condition. De cette façon je retrouverai mon calme et les autres prendront garde d'eux-mêmes». Abû Bakr dit: «Au lieu de faire tout cela et de te donner tant de peines, tu dois le vendre pour être en paix». Omayyah dit: «Tu ne sais pas ce que ce Noir m'a fait. Les serrements de mon coeur ne pourraient cesser par cette vente». Abû Bakr répliqua sur un ton bas: «Tu as tort. Si tu ne le vends pas, tu souffriras encore davantage». Omayyah dit: «N'insiste pas. Il ne vaut pas la peine d'être vendu». Abû Bakr, regardant Omayyah avec une expression d'impatience sur son visage, répéta sa demande: «Je t'ai fait une requête et je t'ai informé que j'avais un esclave qui est nettement plus fort que Bilâl et que j'étais prêt à te le céder. Pourquoi continues-tu à te plonger dans tes soucis?» Abû Bakr finit par avoir raison du refus d'Omayyah de lui vendre Bilâl. Il put l'acquérir. Il coupa de ses propres mains les cordes qui enchaînaient les jambes de Bilâl, remercia Omayyah et partit.(25)
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