BILAL d'AFRIQUELa Maison du Chagrin L'Imam 'Alî et quelques Compagnons intimes du Saint Prophète étaient assis près de son corps. Les lamentations des gens avaient atteint leur zénith. Conformément à la volonté du Saint Prophète, 'Alî se mit à laver rituellement le corps sacré du défunt quelques heures à peine après le décès. Puis, il attendit avec les autres l'annonce publique de l'enterrement afin que la foule puisse venir y assister. A ces heures délicates de l'histoire de l'Islam, quelques personnes se rassemblèrent à Saqîfat Banî Sâ'idah et se mirent à délibérer pour choisir un successeur au Saint Prophète, ignorant complètement la volonté de ce dernier, lequel avait bel et bien, et à maintes occasions, et notamment tout récemment à Ghadîr Khum, désigné, sur ordre d'Allah, l'Imam 'Alî comme successeur. Le nombre des personnes assemblées à Saqîfat était très limité. A un moment où le corps sacré du Saint Prophète n'était pas encore enseveli, où ses fermes recommandations relatives à la désignation nominale de son successeur, n'étaient pas encore effacées des mémoires des gens et où sa fille ainsi que son beau-fils, l'Imam 'Alî se trouvaient encore en deuil et en larmes, quelques Compagnons n'hésitèrent pas à se réunir à la hâte pour discuter de la sélection d'un Calife! En outre, la personnalité la plus distinguée des Musulmans et la personne la plus en vue sur le chemin de l'Islam, l'Imam 'Alî Ibn Abî Tâlib ne participa pas aux prétendues délibérations de cette réunion inopportune, qui n'avait pas d'ailleurs l'aval des Musulmans de Médine, ni des Compagnons aussi illustres et fidèles du Saint Prophète que Bilâl, Miqdâd, Abû Tharr, Salmân, Ammâr etc. Il est légitime de se demander pourquoi ceux qui avaient organisé cette réunion concernant l'affaire la plus importante de l'Islam, n'avaient pas attendu jusqu'à ce que l'Imam 'Alî eût terminé l'enterrement du Saint Prophète, pour qu'il puisse y participer, vu sa position particulière auprès du Prophète (P) et le rôle primordial qu'il avait joué dans l'établissement de l'Etat islamique, sans parler des recommandations du Messager d'Allah, le désignant pour assurer la succession. En fait en agissant ainsi, ils signèrent pour toujours le document de la dissension et de la division des Musulmans jusqu'au Jour du Jugement.
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