BILAL d'AFRIQUEEt alors que 'Abdul-Rahmân tentait encore de sauver son ancien ami, un Musulman tint Omayyah par le nez, le projeta par terre et il fut achevé d'un coup d'épée que lui donna un autre Musulman. C'est de cette façon que fut réalisé le souhait de Bilâl qui portait toujours les stigmates de la torture à laquelle Omayyah l'avait soumis. Aussi leva-t-il les yeux vers le Ciel et remercia-il Allah.(42) Bilâl Professe la Position incomparable de l'Imam 'Alî Depuis qu'il avait été libéré et qu'il avait rejoint le rang des autres Musulmans, Bilâl montrait une dévotion particulière pour l'Imam 'Alî et restait souvent près de lui pour bénéficier de sa compagnie, étant conscient de la place particulière qu'il occupait auprès du Saint Prophète et de l'immensité des connaissances que celui-ci lui transmettait. N'est-ce pas le Saint Prophète lui-même qui disait: «Je suis la Cité du Savoir, 'Alî en est la Porte»? Dans les rassemblements et les discours il ne tarissait pas d'éloges pour l'Imam 'Alî. Cette admiration pour le cousin et "frère" du Saint Prophète était si évidente que tout le monde savait qu'il honorait l'Imam 'Alî plus que tout autre Compagnon et que parfois certains se montraient surpris par ce traitement qu'il lui réservait exclusivement, et disait que «Bilâl devrait plutôt accorder cette préférence à Abû Bakr, puisque c'était ce dernier et non 'Alî qui l'avait arraché aux griffes des oppresseurs». Bilâl se rendit compte de cette interrogation des gens non avertis. Aussi un jour en se rendant à une réunion où cette question fut soulevée, développa-t-il cette réponse: «S'il était admis que je doive honorer une personne à cause d'une faveur qu'elle m'aurait rendue, ne devrais-je pas avoir plus de respect pour Abû Bakr que pour le Prophète(P), puisque même celui-ci (P) n'a pas fait pour moi ce que celui-là a fait? Qu'en pensez-vous?» Toute l'assistance répondit d'une seule voix: «Nous avons parlé de l'Imam 'Alî comparé avec Abû Bakr. Concernant le Saint Prophète c'est tout à fait différent. Car, il incombe à tout un chacun d'avoir beaucoup de respect pour le Messager d'Allah». Bilâl répliqua: «La question est de savoir si l'on doit respecter quelqu'un pour le service qu'il a rendu ou pour ses vertus et ses hautes qualités. Si c'est pour le service qu'il a rendu, ma réponse est celle que je viens d'évoquer (c'est-à -dire que je devrais dans ce cas accorder plus de respect à Abû Bakr qu'au Saint Prophète, alors que le respect et l'amour que j'ai pour le Messager d'Allah ne sauraient être comparés au respect et à l'amour que je pourrais avoir pour n'importe quelle personne, et quelque soit le service qu'elle eût pu me rendre)». Les gens présents dirent: «Nous ne contestons pas le fait que le Saint Prophète est l'homme le plus honorable de l'humanité et qu'il a droit au plus grand respect possible». Bilâl répondit: «Très bien! 'Alî aussi est la plus grande personne après le Saint Prophète, puisque celui-ci le qualifie de "nous-même"(43).
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