BILAL d'AFRIQUE



«C'est le même esclave noir, Bilâl. Le voilà qui est considéré maintenant comme l'un des plus proches compagnons de Mohammad».

Les signes d'étonnement et d'inquiétude doublés des sentiments de désespoir quant à l'avenir étaient manifestes sur leurs visages. Malgré l'annonce de l'amnistie par le Saint Prophète, certains Mecquois craignaient le déclenchement de la guerre. La plupart des femmes qui étaient encore terrifiées, restèrent immobilisées sur les toits de leurs maisons, dans l'attente d'un événement quelconque.

Les abords de la Maison d'Allah grouillaient de monde plus qu'ailleurs. Les gens avaient les yeux fixés sur Bilâl, de près et de loin. Il y avait un tel vacarme que la voix de Bilâl s'y perdait. Cependant Bilâl continua à réciter l'Azan.(48)

La Vague d'Objections

La voix de Bilâl galvanisait les Musulmans autant qu'elle indisposait les infidèles et les polythéistes. La position de ce compagnon dérangeait les idolâtres et les hypocrites disséminés parmi les Musulmans et leur fournissait l'occasion et le prétexte de contestation. Il était inadmissible pour eux qu'un esclave noir occupât une telle position. Pour ces soi-disant Musulmans, si l'Islam était vraiment une grande religion divine, elle ne devrait pas accepter ces esclaves, car ils avaient l'habitude de penser que les positions respectables, devraient être le domaine réservé des gens blancs, des capitalistes et des personnes de "bonne naissance".

Ainsi, une fois que Bilâl eut terminé l'Azan, les individus imprégnés de cette mentalité, se montrèrent mécontents. Ils abaissèrent leurs têtes, et leurs visages trahissaient leur agitation et leur malaise.

Chacun d'eux présenta une objection et formula un grief.

Hârith Ibn al-Hakam dit: «O! Mohammad n'a-t-il trouvé que ce corbeau noir pour lui confier ce poste?»

Un autre grommela: «Ah! La mort vaut mieux que cette vie. Ce monde n'est plus convenable pour y vivre».

Un groupe, dont faisait partie la fille d'Abû Jahl, s'écria: «Nos ancêtres étaient heureux parce qu'ils sont morts avant de voir cette situation dans laquelle une personne comme Bilâl leur récite l'Azan. Si nos grand-père pouvaient voir ce jour noir dans lequel nous vivons! La aurait été préférable pour nous d'être tués comme eux dans la bataille plutôt que de vivre ce triste jour».



back 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 100 101 102 103 104 105 106 107 108 109 110 111 112 113 114 115 116 117 118 next