BILAL d'AFRIQUEL'événement (La Réunion) de Saqîfah Ce jour-là quelques compagnons appartenant à la tribu de Aws amenèrent Sa'd Ibn 'Obâdah al-Ançârî, un homme très âgé, à Saqîfah et portèrent sa candidature au Califat au nom des Ançâr (les Partisans). D'autre part, lorsque quelques membres de la tribu de Khazraj vinrent à apprendre qu'un conseil avait été formé à Saqîfah pour choisir un successeur au Saint Prophète, ils accoururent vers ce lieu. On dit que quelques personnes particulières avaient été intentionnellement invitées à cette réunion dans un but précis. Dans cette réunion chaque participant parlait pour son propre intérêt et désirait soit qu'il fût lui-même Calife, soit qu'une personne qu'il soutenait le devienne. Les uns disaient que les Ançâr avaient un droit prioritaire au Califat et que le Calife devrait être choisi parmi eux, parce qu'ils avaient accueilli le Saint Prophète et les autres Emigrants dans leur ville et qu'ils leur avaient fourni toute l'aide nécessaire. D'autres objectaient que le Califat devait revenir aux Emigrants parce qu'ils avaient abandonné leurs maisons pour la cause de l'Islam. Tout indique que les jeux ont été faits avant la réunion, laquelle n'a été qu'un simulacre d'élection. L'un des Partisans (Ançâr) dit: «Le Calife doit être choisi parmi les Quraych, car si le sacrifice est le critère du mérite du Califat, qui pourrait y avoir titre plus que l'Imam 'Alî». L'un des participants était irrité par l'évocation du nom de l'Imam 'Alî et dit sèchement à l'intervenant: «Silence!». Les cris et les huées prévalaient dans la réunion. Chaque groupe s'opposait à l'autre et le critiquait. Les objections fusaient de partout. Entre-temps, Abû Bakr interrompit tout le monde et dit: «A mon avis le Califat doit être confié aux Emigrants et je considère que Abû 'Obaydah et 'Omar (Ibn al-Khattâb) conviennent parfaitement à ce poste. Je suis prêt d'ores et déjà à faire serment d'allégeance à l'un d'entre eux». 'Omar qui attendait cette opportunité rassembla son courage et dit: «J'ai entendu le Saint Prophète dire que les dirigeants de la religion seraient issus des Quraych». Abû Bakr approuva: «C'est bien dit». Û ce moment-là Abû 'Obaydah et 'Omar dirent d'une même voix: «Nous jurons par Allah que nous ne prendrons jamais la préséance sur toi dans cette affaire, car tu as été le meilleur compagnon et l'ami fidèle du Saint Prophète, et personne ne saurait être supérieur à toi à cet égard».
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