BILAL d'AFRIQUE



D'un autre côté, craignant l'attaque de l'armée musulmane, les Mecquois avaient affecté des volontaires pour surveiller la route de Médine. Entre temps, Abû Sufiyân qui était l'un des ennemis les plus farouches de l'Islam et des Musulmans était sorti de la Mecque avec quelques autres Mecquois pour évaluer la situation et la puissance de l'armée musulmane et juger dans quelle mesure ses propres forces pourraient résister aux assaillants. Les nombreux feux allumés par les Musulmans l'impressionnèrent et lui firent surestimer la puissance et la force auxquelles les Mecquois devraient faire face.

A ce moment, il vit 'Abbas, l'oncle paternel du Saint Prophète, montant sur une mule, s'avancer en sa direction. Lorsque ce dernier arriva à son niveau, il lui dit que les Musulmans voulaient marcher sur la Mecque. Abû Sufiyân et ses hommes, effrayés et terrifiés par cette perspective demandèrent: «Que devons-nous faire?». 'Abbas leur répondit sans hésiter: «Vous devez embrasser l'Islam».

Abû Sufiyân constatant qu'il n'avait pas d'autre alternative, dit qu'il était prêt à devenir Musulman. Aussi se rendit-il auprès du Saint Prophète pour annoncer son acceptation de l'Islam.

'Abbas regarda le Saint Prophète et lui suggéra: «Puisque Abû Sufiyân est devenu Musulman et qu'il a l'ambition d'obtenir une bonne position, il est de l'intérêt des Musulmans de l'encourager».

Le Saint Prophète accepta la suggestion et dit: «Quiconque se réfugie dans la maison d'Abû Sufiyân, et reste enfermé chez lui sans ouvrir sa porte, ou va à la Mosquée Sacrée, aura la vie sauve».

Abû Sufiyân fut très content d'être porteur de ce message et d'avoir le privilège de se servir de sa maison comme d'un refuge de sauvetage. Il rentra à la Mecque pour informer les habitants de cette ville de la situation. Ceux-ci furent pris tout d'abord de panique et se demandèrent ce qu'ils pourraient ou devraient faire. Abû Sufiyân leur répéta les paroles du Saint Prophète décrétant l'amnistie générale.

Et alors que les Mecquois ne savaient toujours pas ce qu'ils pouvaient bien faire, et attendaient un événement extraordinaire pour les sortir de cette situation inattendue, l'armée musulmane impressionnante par son organisation et sa discipline entra dans la Mecque sans rencontrer de résistance.(44)

La Mecque qui avait été jusqu'alors le fief des ennemis de l'Islam et le centre des conspirations contre les Musulmans fut ainsi conquise sans effusion de sang.

Les Souvenirs du Passé

Les souvenirs du passé revinrent à l'esprit de Bilâl, une fois rentré à la Mecque, la tête haute et entourée de ses frères Musulmans. La réminiscence de sa captivité, des tortures interminables que lui avait infligées Omayyah le mit dans un état de malaise confus. A la Mecque, même après sa libération il avait continué à subir les persécutions des polythéistes, jusqu'à ce qu'il eût quitté cette ville à la faveur de l'obscurité d'une nuit.



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