BILAL d'AFRIQUEBilâl Gagne Sa Liberté Bilâl se débarrassa des chaînes de la captivité de son maître monstrueux comme un oiseau à plumage brûlé. Il ne pouvait pas marcher. Les stigmates de la torture étaient visibles sur sa peau noire. Les os de sa poitrine étaient affaiblis dangereusement. Les signes des soucis et de la faim étaient clairement dessinés sur ses traits. Il lui était extrêmement difficile de parler. Il avait de la peine à croire qu'il était devenu vraiment libre. «Le Seigneur des mondes m'a-t-IL réellement libéré du joug de cet homme cruel? Ai-je triomphé si vite? O Seigneur! Je Te remercie...». La main de Bilâl était dans la main d'Abû Bakr qui essayait de l'aider à marcher. Parfois, ne pouvant pas continuer, Bilâl s'asseyait, et parfois il perdait connaissance et tombait par terre. Abû Bakr s'asseyait alors à son côté et caressait son visage. Mais peu à peu, Bilâl sentait qu'une force intérieure d'origine mystérieuse le stimulait. Subitement il rassembla ses énergies et se remit à marcher. Abû Bakr finit par emmener Bilâl devant le Saint Prophète (P). En voyant le visage brillant et céleste du Messager d'Allah, Bilâl sentit un second souffle traverser son corps, et il sembla subitement avoir oublié toutes ses calamités et tout son malheur. Abû Bakr était très content d'avoir réussi dans sa tâche et il affranchit Bilâl sur-le-champ en présence du Prophète (P).(26) Bilâl regarda de tous les côtés, l'air ébahi. Il jeta un coup d'oeil sur le soleil et puis se tourna vers le Saint Prophète. Soupirant et des larmes coulant sur son visage noir, il se jeta par terre et dit: «O Prophète d'Allah! Jusqu'à aujourd'hui j'ai été supplicié. J'ai tout enduré et supporté, mais j'ai refusé de prononcer un seul mot qui puisse offenser Allah! Suis-je donc sur le droit chemin?» Le Prophète (P) dit: «Oui, tu es sur le droit chemin» et il pria pour lui. Ainsi, par sa résistance héroïque, sa patience sans limite, sa fermeté malgré les afflictions, et son acceptation de la mort pour la liberté, il gagna sa libération et montra à ce monde éphémère comment il était possible de défaire les idoles. Son action était devenue un événement qui contribuera à la victoire et à la liberté des peuples tyrannisés. * * * Avant d'épouser l'Islam, Bilâl était privé de tous droits humains même les plus élémentaires. Il n'avait aucune valeur dans la soi-disant société humaine de l'époque et était traité comme une bête de somme ou pire. Esclave d'une brute tyrannique, il ne jouissait d'aucun semblant de liberté. Mais depuis qu'il avait embrassé l'Islam, il refusa toutes ces privations, et se rendit compte, qu'il était lui aussi un être humain comme les autres. Et maintenant il commençait une nouvelle vie, heureux d'être sorti victorieux d'une épreuve épouvantable. Sa victoire était d'autant plus grande qu'il acquit beaucoup de valeur aux yeux du Saint Prophète et des Musulmans. En fait, lorsque Bilâl avait pris conscience que lui aussi était un être humain, qu'il avait des droits dans la société et qu'il devait mener, comme les autres la vie d'homme libre, que l'idolâtrie et l'égoïsme représentaient un mal pour l'humanité, il exprima sa foi complète en le Tout-Puissant Allah, se rebella contre les forces tyranniques, convaincu qu'Allah était le refuge des opprimés et le secours de affligés, que la vérité sera toujours victorieuse et que le faux sera condamné à disparaître, il commença une vie nouvelle.
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