LES RECITS DU CORAN1-Venant de la Mecque, le Prophète Mohammad (P) s'était rendu à Souq Akkadh à Taëf pour appeler les gens à l'Islam. S'étant buté au refus de ses interlocuteurs de répondre à son appel, il passa, lors de son voyage de retour, une nuit dans une vallée dénommée "La Vallée des Djinns" en lisant le Coran. Là un groupe de djinns après avoir écouté sa récitation, et cru en sa Prophétie se mirent à inviter les leurs à faire de même. 2- Selon "Sahîh al-Bokhârî" et "Sahîh Muslim" citant Ibn 'Abbas: alors que le Prophète (P) récitait le Coran pendant la Prière de l'Aube, des Djinn, qui recherchaient la cause de l'interruption des nouvelles venant du Ciel, l'ont écouté et se sont dit: «Voilà ce qui s'est interposé entre nous et les nouvelles du Ciel». Après quoi, ils retournèrent vers les leurs pour leur communiquer ce qu'ils venaient d'entendre. 3- Après le décès de son oncle et protecteur, Abû Tâlib, la situation du Prophète était devenue très critique à la Mecque. Il s'était résolu donc à partir pour Tâëf dans l'espoir d'y trouver des partisans. Mais, les habitants de cette ville qui se sont montrés très hostiles à son Message, l'ont traité de menteur, persécuté et bombardé de pierres avec un tel acharnement que ses pieds se mirent à saigner. Aussi s'est-il réfugié dans un hameau, pour se remettre de sa fatigue et se reposer. Là , le serviteur du propriétaire de ce lieudit, l'ayant vu, s'est converti à sa religion. En retournant la nuit vers la Mecque, le Prophète (P) s'est arrêté à Nakhlah pour accomplir la Prière de l'Aube. Quelques djinns originaires de Naçîbayn ou du Yémen, qui passaient par là l'entendirent réciter sa Prière et crurent en son Message.[167] ****** B- Le Récit
Les héros ou les personnages constituent un élément vital dans une oeuvre romanesque. Ils fournissent à celle-ci le mouvement qui tient le lecteur en haleine, étant donné que toute péripétie et toute situation sont obligatoirement liées aux personnages. L'intérêt et la vivacité du récit augmentent lorsqu'il y a diversité de héros - surtout si cette diversité comprend des héros d'une race ou d'un genre inhabituellement différent, tels que les anges, les djinns ou les oiseaux par exemple. Dans d'autres récits coraniques, les "anges" par exemple, partagent avec les humains les rôles du récit. De même les djinns et les oiseaux jouent aux côtés des personnages humains des rôles dans les récits de "Sulaymân" (Salomon). Dans le présent récit, les djinns sont des héros à part entière et jouent un rôle spécifique fait à leur mesure et indépendamment de tous autres héros de race différente. La vitalité de tels héros ne tient pas au simple fait qu'ils représentent un élément invisible par exemple, ou un élément d'étrangeté, mais réside en ceci qu'ils partagent avec les humains la même nature de préoccupations, d'ambitions et de mouvement dans l'existence en général. Lorsque le récit coranique nous présente des vérités et des héros non humains, il ne cherche pas à nous distraire ou à nous amuser, mais vise par ce procédé à nous sensibiliser, nous les humains, à la vérité de notre fonction d'adoration d'Allah sur la terre, à nous faire profiter des expériences des autres, seraient-ils d'un genre non humain, pour corriger et réformer notre conduite.
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