LES RECITS DU CORAN



On appelle cette sourate aussi "Al-Dahr" (Le Temps), ou "Hal Atâ" (littéralement: Est-il venu) d'après les deux premiers mots de la Sourate. On peut diviser les 31 versets qui la composent en deux parties principales.

La première partie (versets 1-22) est consacrée surtout à la description des conditions réjouissantes dans lesquelles reposera dans le Paradis une catégorie spécifique de Croyants, les "Pieux" dont nous parlerons en détail, lorsque nous aborderons le récit qui porte leur nom un peu plus loin.

Dans la seconde partie (versets 23-31) Allah conseille au Prophète (P) de s'armer de patience face aux pécheurs et aux renégats, de ne pas leur prêter oreille, et de n'avoir cesse d'évoquer le Nom du Seigneur et de Le glorifier.

Il est important, pour mieux comprendre le sens et la portée de cette sourate, d'en connaître les circonstances de la révélation. Selon Al-Allâmah Mohammad Hussein Tabâtabâ'î qui s'appuient sur des sources chiites et un grand nombre de sources sunnites, dignes de foi (lesquelles rapportent le témoignage du Compagnon Ibn 'Abbas) il ne fait aucun doute que la Sourate Al-Insân (L'Homme) a été révélée à la suite d'un événement dont les acteurs ou les héros étaient l'Imâm 'Alî, Fatimah al-Zahrâ', et leurs deux fils al-Hassan et al-Hussain.

En effet Ibn 'Abbas a rapporté:

«Une fois, al-Hassan et al-Hussain étaient tombés gravement malades. Le Messager d'Allah (P) accompagné d'autres personnes est venu leur rendre visite. Les visiteurs suggérèrent à 'Alî de faire un voeu pour la guérison de ses fils. 'Alî approuva, et il formula le voeu, avec son épouse Fâtimah al-Zahrâ' et leur servante Fidh-dhah, de jeûner trois jours, si al-Hassan et al-Hussain venaient à guérir. Lorsqu'ils guérirent effectivement, il fallait tenir la promesse de jeûne. Comme la famille n'avait pas à ce moment les provisions nécessaires pour les repas de la rupture du jeûne, l'Imâm 'Alî emprunta à un Juif dénommé Cham'ûn al-Khaybarî trois çâ' d'orge à cet effet. On commença le jeûne et Fâtimah a moulu 1 çâ' (2,831 kg) de cette orge et a cuit cinq pains (un pain pour chacun).

»Lorsqu'ils se sont apprêtés à rompre le jeûne au crépuscule, un mendiant se présenta et s'écria: "Que la paix soit sur vous, ô gens de la maison de Mohammad! Je suis un indigent parmi les indigents des Musulmans! Nourrissez-moi, et Allah vous nourrira sur les tables du Paradis". Ils préférèrent lui offrir leur repas (les cinq pains) à leur détriment, et passèrent la nuit sans rien manger, se contentant de l'eau.

»Le lendemain ils entamèrent cependant le deuxième jour de jeûne; et au moment de la rupture du jeûne, un orphelin est venu frapper à leur porte, ils firent de même et lui donnèrent leur repas.

»A la fin du troisième jour de jeûne un captif leur demanda à manger, ils lui offrirent leur repas.

»Le lendemain, 'Alî amena ses deux fils chez le Prophète (P) qui, constatant qu'ils tremblaient de faim, comme des poussins, dit: "Que cela me fait mal de vous voir ainsi!". Aussi les ramena-ils à la maison de 'Alî; et là il a vu Fâtimah dans son mihrâb (lieu aménagé pour la prière), le ventre collé au dos, les yeux caves (creux). Cette scène l'affligea profondément.



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