LES RECITS DU CORANOn dirait donc que les orgueilleux, en posant leurs doigts dans leurs oreilles, par réaction à l'appel au message du Ciel lancé par Noé (P) et à la demande de pardon faite en leur faveur, ont fait un retour au stade infantile pour soulager leurs dépressions et leurs conflits intérieurs, exprimant ainsi leur incapacité totale à s'adapter à la situation et à la traiter avec discernement. Mais il y a un autre indice de "retour en enfance" qui est encore plus symptomatique de cet état pathologique du peuple de Noé, à savoir l'enveloppement de leurs visages avec leurs vêtements pour éviter de voir leur interlocuteur en train de les appeler à Allah et d'implorer pour eux Son Pardon. Le lecteur peut s'imaginer une scène dans laquelle un sujet atteint de cet état morbide, avec lequel on discute sur une question idéologique ou intellectuelle, et où il couvre subitement son visage avec son vêtement pour ne pas voir son interlocuteur qui ne fait que discuter. Ceci ne pourrait se produire qu'avec de petits enfants dépouillés de toute éducation sociale, et atteints d'un tel degré de perversité qu'il est nécessaire de les isoler et de les placer dans un établissement pour inadaptés sociaux. Et lorsque nous transposons cette scène chez des adultes, nous pouvons déduire qu'ils ont atteint le zénith du retour au stade infantile, un stade dans lequel ils sont incapables même de regarder en face quelqu'un leur demander gentiment de se ressaisir et implorer pour eux le pardon. S'ils s'étaient contentés de détourner le visage ou de se détourner pour éviter de le voir ou d'être vus par lui, leur état pervers aurait été moins grave. Mais le fait qu'ils aient recouru à l'enveloppement de leurs visages avec leurs vêtements, indique qu'ils ont été atteints du plus haut degré du "retour en enfance". Ainsi, le texte romanesque dépeint les orgueilleux comme formant une poignée de dépravés, à travers deux figures: «les doigts mis dans les oreilles» et «le visage enveloppé par les vêtements». Mais le récit ne se contente pas de ces deux images, il les a renforcées avec d'autres manifestations intérieures de la maladie d'orgueil: «Ils se sont obstinés», «ils se sont montrés extrêmement orgueilleux». Il va de soi que l'entêtement et l'obstination représentent un aspect criard des tensions du pervers. Quant à l'orgueil, il est inutile de le commenter, car sa place dans la perversité est évidente. En tout état de cause, lorsque le récit a fait suivre les deux images extérieures (du comportement des orgueilleux) d'une description intérieure des sentiments de ces orgueilleux, notamment en employant l'adjectif substantivé "orgueilleux" au superlatif "extrêmement", il visait à montrer la symétrie entre la description intérieure du peuple de Noé et la description extérieure de leur attitude, la symétrie entre l' "obstination" et l' "orgueil" d'une part, et «les doigts mis dans les oreilles» et «l'enveloppement des visages avec les vêtements» d'autre part. * * *
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