LES RECITS DU CORANLe récit lie le milieu dont il a décrit un élément (la boisson) à la conduite de l'homme dans le bas-monde, conduite qui a qualifié les héros pour cette position enviable au Paradis. Donc, ce qui est visé essentiellement dans le récit, c'est la conduite terrestre de l'homme. C'est pour cette raison que le récit a rompu la chaîne de la description pour nous ramener à la vie d'ici-bas, et nous faire ainsi (par ce procédé romanesque) comprendre et saisir l'importance de cette conduite. Cette conduite visée consiste en: le respect de la promesse, la crainte d'un Jour menaçant et catastrophique, l'offre de la nourriture pour l'amour d'Allah et non pour l'obtention d'une récompense et d'un signe de gratitude de la part d'autrui etc... Ce sont donc ces traits caractéristiques de la conduite, en particulier, à l'exclusion de tout autre, que le récit veut souligner et signaler à l'attention du lecteur. Il est à noter aussi, que le récit a fait connaître certains traits caractéristiques de cette conduite sous forme de monologue intérieur prêté aux héros: «Nous vous nourrissons pour plaire à Allah»[181], «nous redoutons, de la part de notre Seigneur un Jour menaçant et catastrophique».[182] Quelle est donc l'importance de ce monologue intérieur? Tient-il lieu de la narration d'un récit qui a ses héros et ses péripéties? Puis quel est le lien entre ce monologue intérieur avec la conduite visée dont il est question? Nous avons dit que le récit a suivi un procédé romanesque consistant à rompre la chaîne de la présentation descriptive du Paradis pour revenir au bas-monde où il nous raconte l'histoire de ceux qui tiennent leur promesse, qui offrent la nourriture, qui redoutent un Jour menaçant et catastrophique, qui nourrissent (le pauvre etc.) pour l'amour de Dieu et non pour rechercher une récompense ou une reconnaissance d'autrui. Ce message que le récit véhicule requiert que l'on s'y arrête et que l'on y médite. Tout d'abord, la valeur romanesque dudit message réside dans le fait qu'il lie le particulier et le général, passe du partiel au total, du particulier au général, des individus au public, et c'est cela le propre de l'art grandiose. Expliquons-nous. Le récit nous transmet l'anecdote de quelques personnages qui représentent un modèle de l'élite de l'humanité: L'Imâm 'Alî, Fâtimah al-Zahrâ' (son épouse et la fille chérie du Saint Prophète), et leur deux fils "Al-Hassan" et "Al-Hussain", et leur servante "Fidh-dhah".
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