LES RECITS DU CORANLes djinns sont des créatures invisibles qui ont leur milieu particulier que le Ciel leur a adapté. De même, tout comme les humains et toutes les autres créatures, ils n'ont pas été créés par pure gratuité, mais pour accomplir des tâches déterminées. En tout état de cause le récit dont nous traitons ici vise à nous présenter certaines vérités relatives aux djinns et la relation de ceux-ci avec les êtres humains dans la mesure où les deux genres ont pour point commun l'accomplissement de la tâche d'adoration, chacun dans son milieu propre: les djinns dans leur milieu particulier et les hommes sur la terre. Il a pour but, surtout de nous faire tirer la leçon de l'expérience des héros non humains, pour que nous puissions mieux nous acquitter du devoir d'adoration pour l'accomplissement duquel nous avons été créés. Quelle est donc cette expérience que les héros-djinns veulent bien nous présenter? La réponse se dégage facilement du récit. Il s'agit de la foi des djinns en le Message de l'Islam. Certes, on pourrait croire de prime abord que l'Islam est un message adressé exclusivement aux êtres humains puisque ses protagonistes sont d'une part la personne envoyée, "Le Messager (P)" et d'autre part, les destinataires du Message: l'humanité. Mais cette croyance s'estompe lorsque le récit nous raconte l'histoire de héros extraterrestres faits d'une substance ignée spécifique (invisible) qui ont un langage propre incompréhensible pour les êtres humains ordinaires, un milieu extraterrestre. Pourtant ils traitent avec le Message du Coran. L'expérience vécue par ces personnages pas comme les autres, est exposée de la façon suivante par le récit: «Un groupe de Djinns écoutaient. »Ils ont dit: "Nous avons entendu un Coran merveilleux».[168] Il ne faut pas passer rapidement sur ce début du récit, apparemment sans grand intérêt. On doit s'y arrêter longuement, car il s'agit d'un récit qui expose les faits selon un procédé littéraire bien particulier, ce qui permet de penser que son début présenté de cette façon particulière et non autrement recèle une signification déterminée. Mais avant de développer ce sujet, nous devons savoir que ce récit est élaboré selon une structure architecturale spécifique. Il est notoire dans la littérature romanesque que la présentation des faits se fait selon des procédés divers: narration, relation et dialogue, seulement dialogue; celui-ci peut être un vrai dialogue (entre les parties ou plus) ou un monologue et un monologue intérieur, ou même un monologue collectif ambigu etc. Dans ce récit, c'est le dialogue qui constitue les fils tissu de la trame. C'est un dialogue qui n'est pas suivi de commentaire, mais un dialogue linéaire collectif et équivoque où les héros-djinn parlent à eux-mêmes, où avec les leurs, comme nous le révèle le début du récit, lorsqu'il nous a transmis une partie de leur conversation comme suit:
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