LES RECITS DU CORAN



Le récit des Quatre Jardins qui met l'accent sur l'aspect moral des Houris en les décrivant comme étant «aux regards chastes», «bonnes» et «retirées sous leurs tentes», nous conduit à attirer l'attention sur le fait que ce qui différencie l'environnement de la vie future de celui de la vie terrestre, c'est que dans la première (la vie future) l'élément "conflit" disparaît de la structure humaine, dans ce sens que la satisfaction des besoins vitaux ou psychologiques n'est plus précédée d'un conflit entre le bien et le mal, le désir et la raison, mais s'opère suivant une propension unilatérale qui tend à satisfaire les deux sortes des besoins d'une manière purement rationnelle et purement orientée vers le bien.

Dans l'environnement du Paradis, les relations sociales par exemple sont marquées par une entente totale et non précédée de processus de report ou de refoulement du sentiment de haine, de fierté ou de domination, comme cela existe dans la vie terrestre chez les personnes très pieuses qui refoulent ou écartent leurs tendances à la haine, à l'orgueil ou à la domination pour laisser la place à leurs propensions à l'amour, à l'humilité et à l'ascétisme.

Le processus de refoulement auquel recourent les gens pieux dans la vie terrestre disparaît dans la vie future où la propension au mal n'existe pas, et l'inexistence de cette propension fait disparaître avec elle la raison d'être du processus de refoulement.

Ceci vaut également pour la satisfaction des besoins vitaux tels que le manger, le sexe, etc... Là aussi la satisfaction de ces besoins se fait en l'absence de toute tendance au mal.

Mais on pourrait objecter que si telle est la vérité (absence de tendance au mal au Paradis) pourquoi le récit coranique met-il l'accent sur «leurs regards chastes», «leur bonté», «leur retrait sous les tentes», qui devraient constituer les caractères normaux et communs de tous les habitants du Paradis, où ne prévalent que les tendances au bien et où disparaissent toutes les propensions au mal?

En fait si le récit introduit ces détails, c'est certes pour décrire une réalité de l'environnement paradisiaque d'une part, mais c'est surtout - et c'est là qu'apparaît la valeur du rôle de l'art dans la transmission de messages - pour attirer notre attention sur notre conduite terrestre dans ce domaine, et sur la façon dont doit se comporter la femme vis-à-vis de l'homme.

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La première qualité que le récit a soulignée lorsqu'il a abordé le cinquième élément de l'environnement des deux Jardins supérieurs était: «les Houris dont les regards sont chastes».

De même la première qualité mentionnée dans la description des Houris des deux Jardins inférieurs était «bonnes», suivie de «retirées sous leurs tentes», avant d'énumérer les autres traits relatifs à l'aspect vital de la personnalité.

Or, il ne fait pas de doute, du point de vue purement artistique, que le fait d'introduire en premier lieu une qualité avant les autres qualités, signifie que le récit cherche à mettre en évidence ladite qualité -en raison de son importance- plus que sur toute autre.



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