LES RECITS DU CORANCette réponse équivaut également à un indice de l'échec de l'attaque, puisque l'affaire est abandonnée désormais au Seigneur de la Maison. Il y a d'autres détails relatifs à l'assaut, à ses préliminaires et ses équivoques que les textes exégétiques mentionnent, mais dont nous nous passons, puisque seule leur valeur d'indices nous intéresse ici, car ces indices montrent d'une part que l'attaque s'était soldée par un échec et d'autre part que les Quraych n'ont pas contribué à la riposte de cette attaque, laquelle riposte consistait essentiellement en l'intervention divine qui a conduit à l'anéantissement des assaillants de la façon décrite par le récit. Il est à noter que ces détails rapportés par les textes d'exégète, mais omis dans le récit, n'influent pas sur les significations essentielles du récit, lequel y a fait brièvement allusion en se contentant 'évoquer les Quraych, la riposte à l'attaque et la prévenance du Ciel en général pour la Maison Sacrée et pour les gens qui vivent sous ses auspices. Toutefois, nous ne devons pas perdre de vue les significations des détails que nous avons rapportés à savoir: l'attitude de l'éléphant en se couchant, la réponse de 'Abdul-Muttalib à Abraha, la fuite des Quraych vers les sommets des montagnes etc., car tous ces détails indiquent que la "Protection du Ciel" tranche le problème à la base, et que cette Protection et les Bienfaits de la sécurité et du rassasiement accordés par Allah aux Quraych doivent être appréciés à leur juste valeur par ces derniers lorsqu'ils traitent avec Allah, surtout à une époque où la Mecque vit des événements et des épisodes relatifs au Message de l'Islam, (entre autre l'attitude des Quraych eux-mêmes vis-à -vis de ce Message) - annoncé par le Prophète Mohammad (P). Donc, les Quraych, et la nouvelle attitude vis-à -vis du Message de l'Islam est l'étape par laquelle se termine le récit, comme nous allons le voir. Le récit des "Gens de l'Éléphant" a débuté par la scène de l'échec de la Campagne d'Abraha contre la Ka'ba. Cet échec n'était pas dû aux prouesses de "héros humains" rendus sur-le-champ d'honneur pour riposter à l'agression, mais à des paumes, des ailes, des dents et des becs canins de "héros" appartenant à un genre particulier: les oiseaux. Signalons au passage que les oiseaux en tant que héros n'ont pas joué un rôle spécifique uniquement dans ce récit, mais avaient beaucoup de rôles variés dans d'autres récits aussi, notamment dans le récit de Dâwûd (David) et celui de Sulaymân (Salomon). Tantôt ils partagent avec les humains des pratiques d'adoration orales ou méditatives, tels que la glorification et la repentance, comme c'est le cas dans les récits de Dâwûd, tantôt ils exercent une activité de mise en valeur, politique ou militaire, comme c'est le cas dans les récits de Sulaymân, tantôt ils s'adonnent à ces différentes sortes d'activités conjointement avec les humains, comme c'est le cas dans les récits de Sulaymân, tantôt ils jouent leur rôle indépendamment des humains, comme c'est le cas dans le récit des "Gens de l'Eléphant". Dans ce dernier récit, les "héros" (les oiseaux) se sont dirigés vers le champ de bataille, sur ordre du Ciel. Le champ de bataille, ne se situait pas sur la terre, mais dans l'air. Ainsi, de même que les héros de la bataille n'étaient pas des humains, mais des oiseaux, de même leur champ de bataille n'était pas la terre mais l'air. Leurs armes également n'étaient pas des armes ordinaires ou familières, mais des armes étranges: les pierres. Donc nous sommes en présence de héros d'un genre particulier, d'armes d'un genre particulier et d'un champ de bataille d'un genre particulier, ... un genre étrange, étonnant et miraculeux. Et puisque tous les éléments de la scène sont d'un genre particulier, nous nous attendons à voir un spectacle, la bataille - à laquelle l'esprit n'est pas habitué et que les yeux n'ont pas vue. Une bataille excitante qui nous pousse avec une curiosité avide et un désir ardent à en connaître les détails qui s'annoncent spectaculaires.
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