LES RECITS DU CORAN



Le lecteur (ou l'auditeur) s'imagine que lorsque les héros des djinns parlent à leur public, des mâles parmi les humains qui cherchent la protection des mâles parmi les djinns, c'est tout d'abord pour attirer l'attention de ce public sur le fait que cette protection que les humains cherchent auprès des djinns tient à la nature particulière de ces derniers: des forces invisibles qui évoquent tout ce qui est étrange et étonnant pour les humains, qui se déplacent librement non seulement dans un milieu grand comme l'espace qui sépare le Ciel de la Terre, mais également dans le milieu terrestre, qui ont le pouvoir d'exercer une influence sur les êtres humains; et c'est ensuite pour faire comprendre à leur public que cette protection (recherchée par les humains auprès des djinns) est un acte condamnable: la preuve en est que les djinns n'ont fait qu'augmenter la folie, les péchés et la faiblesse des hommes qui avaient cherché leur protection.

Pis, cette recherche de protection auprès des djinns pourrait constituer un motif d'encouragement pour ces derniers et les pousser à s'enorgueillir et à se prendre pour des entités toutes puissantes, ce qui est sans aucun doute condamnable, surtout lorsqu'on sait que le dernier mot et la Puissance absolue appartiennent à Allah uniquement à l'exclusion de toute autre entité, ou pouvoir, terrestre ou extraterrestre.

Ces différentes significations que nous avons dégagées du discours des héros des djinns à l'attention de leur public se révèlent d'une grande importance dans ce contexte romanesque qui a été écrit à notre intention, nous les humains, et à nul autre.

Cette partie du récit nous suggère que tout recours à quelqu'un d'autre qu'Allah sera vain et inutile, et qu'il trahit notre faiblesse et l'absence de confiance en Allah.

Elle nous fait savoir ensuite que les djinns, ou du moins un groupe de djinns, malgré leurs pouvoirs considérables (aux yeux des humains), malgré leur orgueil et bien qu'ils aient subi l'influence directe de leur grand chef (insensé), Satan, n'ont pas hésité un moment à croire en Allah et au Message de Mohammad (P), dès qu'ils ont écouté la récitation du Coran.

Le récit se propose enfin de nous faire comprendre, indirectement que les djinns malgré leur appartenance à un genre non humain, et bien que le Coran soit révélé dans la langue humaine, leurs héros ont épousé promptement le Message de Mohammad aussitôt qu'ils en ont pris connaissance, alors que les humains ont hésité à répondre à l'Appel au Bien.

Naturellement la leçon à tirer de ce récit ne se limite pas à la question de l'Unicité et du monothéisme, mais la déborde pour couvrir l'attitude des humains face à tous les principes de l'Islam en général. En d'autres termes l'expérience humaine doit tirer la leçon de l'expérience des djinns pour amender et réformer sa conduite en général vis-à-vis de sa fonction de lieutenance (khilâfah) sur la Terre, fonction que le Ciel nous a assignée pendant la durée limitée de notre existence dans le monde d'ici-bas.

* * *

Ecoutons encore l'élite des djinns poursuivre son discours:

«Nous avions frôlé le Ciel et nous l'avions trouvé rempli de gardiens redoutables et de dards flamboyants.



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