LES RECITS DU CORAN2- La phase de la destruction du verger; 3- La phase de l'échec du projet de priver les pauvres de leurs droits. Puis arrive la quatrième et dernière phase, Mais quelle a été cette réaction des propriétaires du verger en le voyant dans cet état de néant? Il paraît d'après le récit que ces héritiers ont reconnu leur erreur dans la prise de leur décision. Il paraît également - et c'est là l'un des traits de cet art romanesque que le récit nous dévoile dans sa dernière partie - qu'un des héritiers au moins, "le fils du milieu", celui qui se situe par l'âge, entre les aînés et les cadets (ou celui qui était le plus mûr d'entre eux, selon une autre interprétation du sens du terme arabe utilisé, awsat) n'avait pas été d'accord avec ses frères sur leur dessein de priver les pauvres de leurs droits, ni n'avait partagé leur opinion à ce sujet, ou tout au moins qu'il leur avait demandé d'assortir leur serment de la condition de la Volonté d'Allah. Tout ceci, le récit nous le relate à travers un dialogue collectif auquel il a recouru à dessein. Il est intéressant maintenant de connaître tout d'abord les détails des réactions des héritiers et d'analyser, ensuite, l'importance du procédé romanesque auquel le récit a recouru pour dévoiler le personnage (le fils du milieu) qui a mis en garde les propriétaires du verger contre leur mauvaise conduite ou décision. * * * Lisons donc la réaction des héritiers à la vue du verger brûlé: «Lorsqu'ils virent ce qui était arrivé, ils dirent: «Nous sommes sûrement égarés; non nous sommes privés».[140] Telle est la première réaction à la vue de la calamité: ils reconnaissent qu'ils avaient été égarés lors de la prise de leur décision d'interdire aux pauvres leurs subsistances, sans même subordonner cette décision à la Volonté de Dieu.
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