LES RECITS DU CORANIl ne faut pas oublier que les héros ou les pieux mis en scène dans le récit ont accompli un devoir d'adoration, à savoir le jeûne votif avec tout ce que le jeûne implique de soif et de faim; puis ils ont accompli un autre devoir d'adoration, en l'occurrence, l'offre de nourriture aux pauvres dans des circonstances particulières à un moment où ils avaient eux-mêmes un besoin impérieux de s'alimenter (après chaque journée de jeûne), mais ils ont préféré offrir leur repas aux nécessiteux et supporter la faim et la soif. Donc le don de nourriture ne s'est pas produit lors d'un repas ordinaire, mais d'un repas de jeûne dont la particularité tient au fait qu'il est pris après de longues heures de faim et de soif. Il faut donc tenir compte de tous ces détails significatifs sans oublier le fait que le sacrifice consenti n'avait pour but que la satisfaction d'Allah et ne visait nullement à en attendre, en retour, un avantage personnel. En effet, chacun de nous peut nourrir un homme qui a faim, mais cela se produit surtout lorsque nous n'avons pas besoin nous-mêmes de la nourriture offerte au pauvre. De même chacun de nous peut alimenter un indigent, mais cette générosité obéit souvent à des motivations empreinte d'égoïsme. Mais offrir un repas à quelqu'un d'autre alors qu'on a faim soi-même, c'est toute autre chose. Offrir notre repas alors que nous avons faim, n'est pas du tout pareil au fait d'offrir une alimentation dont nous n'avons pas besoin. Et offrir notre repas dans ces circonstances difficiles uniquement pour plaire à Allah et par "crainte d'un Jour menaçant et catastrophique", c'est un acte d'un mérite exemplaire. La Sourate de "L'Homme" dessine à la fin du récit un contraste avec l'histoire des pieux en évoquant ceux qui «aiment la vie éphémère et négligent un Jour grave»,[204] qui préfèrent la vie d'ici-bas. Ils se détournent de la vie de l'Au-delà (avec son bien-être irrésistible) et préfèrent la vie terrestre avec toutes les lourdes conséquences que cette attitude entraînera par la suite: «le mal universel», «menaçant et catastrophique». Le message du récit est donc clair: l'homme doit prendre conscience de la signification de sa vie et de ce pour quoi il a été créé: tous nos actes doivent être accomplis pour plaire à Allah, autrement ils sont nuls et non avenus. Sourate (105) : L'Éléphant
Le Récit des Gens de l'Éléphant
Sourate l'Eléphant
Au Nom d'Allah, le Clément, le Miséricordieux
1 N'as-tu pas vu comment ton Seigneur a traité les hommes de l'Éléphant ? 2 N'a-t-IL pas détourné leur stratagème 3 envoyé contre eux des bandes d'oiseaux 4 qui leur lançaient des pierres de sijjîl (d'argile) ?
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